Tout d'abord, pourquoi le combishort nous rebute à ce point-là ? Sûrement parce qu'on n'est pas habitué au vêtement intégral, que le combishort n'est pas spécialement flatteur pour la silhouette et que dans notre idée, la pièce unique c'est la robe, un point c'est tout. Eh bien il est temps de faire le vide et de faire confiance… Eh oui, car les stylistes se sont penchés sur le cas « combishort » et finalement ça nous donne plutôt envie d'essayer. S'il y en a bien une qui revisite le concept avec brio, c'est bien Stella McCartney. Elle nous voit tout l'été en combi' et pour cela elle en imagine plusieurs versions : soirées blanches à la Barclay, trip Africa Corps et bleu Klein en ville.
Et quel que soit le modèle, on fond. Pourtant, on s'était jurée d'être critique et de mettre un point d'honneur à ce que tout soit portable. Eh bien, on va dire que devant l'évidence esthétique, nos bonnes résolutions volent en éclats, si ce n'est pas portable ça le deviendra… Les modèles nous semblent différents, pourtant le principe de coupe est le même pour tous. Absence de cintrage, ce qui donne si on schématise un rectangle blousant, finalement à peu près la même silhouette qu'avec la baby doll, avec le risque « Marilyn » en moins.
C'est ça le coup de génie de Stella McCartney : avoir trouvé une coupe qui floute entièrement le milieu du corps, et qui sublime les jambes. Pas de demi-mesure, on est dans l'oversize et le monochrome, autant de points récurrents qui permettent de créer un contraste intéressant entre la matière et le corps. Un contraste qui, au lieu de dessiner une silhouette ridicule, lui confère une élégance toute nouvelle faite de désinvolture et de modernité. Notre coup de coeur va au bloomer qui allie avec subtilité flou et symétrie.
Mais la grâce qui semble protéger Stella du flop stylistique n'est pas descendue sur tous les podiums…
Chez Undercover, l'exercice de style est pour le moins raté. L'esprit tailoring qui a voulu être détourné tombe à plat. On est dans la pire illustration du concept combi, la jonction entre le bas et le haut est épouvantable et on n'imagine même pas de dos…
Chez A. Dell'Acqua, l'imprimé léopard est juste « too much », on ne peut associer un motif déjà ultra connoté à un ensemble court et zippé sans tomber dans le vulgaire et le premier degré du glamour.
Pour Diesel, on a l'impression d'avoir une chemise et un short, le combi ne prend pas le dessus, on en oublie l'intérêt….
Bref ce qu'on peut en déduire, c'est que si le combi short ne se crée pas une véritable identité comme chez Stella McCartney, il n'a pas lieu d'être… Car si on a l'impression que notre bermuda s'est lié d'amitié avec notre chemisier, on a tout faux. C'est à ce moment que les problèmes commencent et que l'allure prend la fuite. Quelques règles d'or lorsqu'on teste un prototype du style : on le choisit soft, pur et de bonne coupe, on investit et on mise sur la qualité, on a moins de chance de se planter avec le bloomer de Stella qu'avec le petit combi de chez Pimkie…
©photo : Vogue
Par Lise Huret, le 01 juillet 2007
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