La collection automne-hiver présentée le 3 juillet fut un condensé des thèmes chers au créateur. Les looks se sont enchaînés sans se ressembler. Chacun semble avoir sa propre histoire. Les passages sont trop rapides, on aimerait pouvoir contempler longuement ces toilettes chatoyantes afin d'en déceler tous les mystères. Chatoyantes ? Seulement pour la plupart en réalité, car si Christian Lacroix est connu pour sa fascination pour le rouge et autres teintes du sud, il s'est également laissé séduire par les camaïeux sombres. Et cela pour notre plus grand plaisir…
Il a joué avec les matières et a associé avec dextérité velours ras, dentelle, mousseline, plumes, fourrures, le tout sur des toilettes dignes de tsarines maléfiques. Chapeaux surdimensionnés épinglés sur des chevelures rebelles et colliers de perles xxl semblent être les seuls détails récurrents du défilé. Chaque tenue pourrait être commentée individuellement. On saluera sa maîtrise de la couleur ? notamment le look rouge sang splendide -, sa vision kaléidoscopique des broderies luxueuses, son talent fait de démesure qui ne souffre aucun mentor.
Celui qui dit tout devoir à sa femme, qui avoue que s'il ne l'avait pas rencontré, il serait encore dans le sud de la France à végéter, celui qui pense que la beauté n'est pas figée, qu'elle n'est qu'une question d'époque, d'appréciation et qu'elle souvent plus proche de l'étrange que de la perfection, celui qui remplit des tonnes de carnets, de croquis, collages et photos diverses et qui ne peut s'empêcher de confectionner des petits monstres avec les chutes de tissus trouvées dans ses ateliers de couture, cet homme qui déclare être à la fois désespéré et incroyablement heureux, celui là nous a encore une fois charmé, ravi et emmené le temps du show, bien au-delà de la capitale… Bon anniversaire Mr Lacroix.
Par Lise Huret, le 04 juillet 2007
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