La mini botte Pas assez haute sur le mollet pour être des bottes, cette botte ne fait qu'enserrer la cheville.
Chez Donna Karan, on retrouve un talon vertigineux et du daim coupé à cru, le tout structuré par une protection de cuir sanglée sur le coup de pied. La bottine se veut sexy, un brin mystérieuse, à la fois urbaine et sauvage.
Pour Lanvin, les boots en cuir ciré s'associent à des tenues de satin. Il faut comprendre que cet automne, l'aspect massif de certains modèles de chaussures ne devra pas nous empêcher de porter des toilettes ultra-chic, bien au contraire… Alber Elbaz, lors de la présentation de sa collection, nous fait entrevoir ce que pourrait être la nouvelle élégance…
Perplexité, c'est le sentiment premier (et il n'y en aura pas de second) face à la proposition de la maison Chloé : une compensée de cuir luisant nervuré de blanc… L'amalgame monochrome suscite la surprise et non l'envie irrépressible de les enfiler, on les laisse sur le podium…
La bottine La bottine haute sur le mollet et lacée de bas en haut est la seule qui, selon le dictionnaire, soit digne de supporter cette appellation. Oui mais voilà, la diversité des tendances de cette saison brouille les pistes...
Le duo de Proenza Schouler la voit ultra féminine, à patins, aux lacets de cuir et gainés de croco scintillant. Leurs modèles de bottines a lacets ne sont pas sans rappeler ceux des élégantes du début du siècle, ils seront néanmoins portés différemment. En 2008, c'est jambes nues et en jupes courtes que ces bottines battront le pavé, et non dissimulées derrière de multiples jupons.
Jean Paul Gaultier, égal à lui-même, propose une version toute personnelle de la bottine : lacée mais décolletée, perforée comme une richelieu, rouge courtisane et vertigineuse à la Manolo. Objet non identifié, pour le plaisir des yeux ou pour les intrépides qui se sentent de braver métro, escalators et bitume pluvieux avec ce genre de petites merveilles casse figure.
L'air Doc Martens semble être en odeur de sainteté au sein de la maison Chloé… Pourquoi pas ? Les looks proposés lors du défilé sont plutôt charmants, cependant il est fort probable qu'ils ne descendent pas intacts dans la rue. Et les interprétations personnelles risquent d'en précipiter plus d'une dans les affres des fashions faux pas… Si on veut tenter, on copie colle le podium et on ne ressort pas ses vieilles Doc.
La bottine Richelieu Nous ne sommes pas face à des modèles du genre (pour cela, direction le musée), mais la source d'inspiration est claire.
Cuir verni, fin laçage et talon raisonnable, chez Burberry Prorsum on joue avec les codes. La sage richelieu évoquant le passé est subtilement détournée grâce à un aspect vinyle suscitant fantasmes plus ou moins SM… Son ambiguïté et son ton faussement classique nécessitent d'être associé à un look pointu version citadine farouche sur le sentier de la guerre. A bannir : jupes droites, cardigans sages et autres bondieuseries qui annihileraient toute la sensualité de cette bottine.
Zac Posen, lui est à deux pas de la citation, les subtilités du laçage de son soulier ne parviennent pas à le hisser au rang de produit suitable… Trop connoté ou pas assez, le camaïeu de couleurs et de matières finit par faire too much, le tout manque cruellement de modernité, voir de subtilité. On passe.
Parce que c'est le petit génie de la saison et que ses créations sont affolantes. Parce qu'on va pouvoir enfin porter boucles, talon aiguille, fermeture éclair, vernis noir, écrous voyants, le tout sur le même modèle, sans passer pour une punkette sur le retour, on a décidé de se convertit au style Nicolas Ghesquière. Je vous accorde que le résultat final est loin de ressembler à un modèle historique, mais n'est-ce pas cela l'interprétation ? Réaliser un mix and match parfait entre diverses inspirations mêlant passé et innovations… Cette bottine hybride sublimera ainsi un look un peu flou voir roots, fait de matières naturelles (drap de coton, tricot de laine) et de pièces métissant touches ethniques et dégaine casual. La porter avec des chaussettes ou des collants côtelés est du meilleur goût…
Les low boots Coupées en dessous de la malléole (c'est ce qui fait leur particularité) et déclinées dans tous les styles, on peut dire que ce sont les chaussures de l'hiver. On les voit partout, dans toutes les collections haut de gamme, moyenne gamme… S'il y a bien un modèle auquel on n'échappera pas, c'est bien celui-ci… et tant mieux, car c'est le plus facile à porter !
Chez Chloé on récidive avec le compensé version emballage à la Christo. Force est de constater que cela fonctionne mieux sur la low boot que sur la bottine… En tout cas, couleurs flashy et design sobre font plutôt bon ménage, à tester.
Cependant, notre coeur penche irrémédiablement vers les low boots de Gucci, c'est elles qu'on veut… Elles sont les descentes parfaites des escarpins à patins qui ont fait de nos gambettes les dignes rivales de la Bundchen. On conserve les patins, les talons aiguilles et on leur ajoute un soupçon d' « amazone attitude » version ranch de luxe, quelques détails pointus de construction et on obtient la low boot Gucci. Parfaite en toutes occasions, que ce soit en jean large ou en robe housse, on ne trouve rien à redire… Gucci forever ?
Talon un brin massif, peau de croco laquée et bride délicate, c'est ainsi que Marc Jacobs pour Vuitton voit la low boot. Là encore, le modèle est charmant et cadre à merveille avec les looks classieux à la Vermeer du défilé Louis Vuitton… Passera-t-il l'épreuve du mixage et de l'appropriation ? Réflexion faite, on croit bien que oui, à coup de jupes crayons et de perfectos, on se voit très bien avec du crocodile carmin aux pieds !
Si les modèles sont nombreux, au lieu de s'en angoisser, autant le prendre comme une chance : celle de pouvoir jouer avec la mode en définissant soi-même son allure, celle aussi qui permet d'éviter la monotonie d'un style unique qui finalement ne sert personne. Faites vos jeux ! ©photo : Vogue
Par Lise Huret, le 04 août 2007
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