"At Home"… tel pourrait être la légende de cette nouvelle campagne, qui semble prôner un retour aux valeurs sûres, au noir et blanc chic et aux tailleurs intemporels. Ici, rien de surfait ou de volontairement médiatique : les top models légendaires s'en sont allés, laissant la place à une jeune mannequin qui, en dépit d'être la nouvelle coqueluche de Karl, n'en reste pas moins peu connue du grand public.
Le décor est sobre, les pièces sont vides et la lumière blafarde, comme si l'élégante demoiselle présente sur les clichés était venue pour un dernier adieu. Hasard ou mise en scène visionnaire, Karl Lagerfeld dépeint une Heidi Mount à la moue mélancolique, nostalgique d'une époque qui s'apprête à disparaître : celle de l'opulence et de l'insouciance. En effet, la maison Chanel ne s'apprête-t-elle pas à licencier 200 personnes ?
Cela dit, si la mutine Heidi effectue un état des lieux en étant marquée par le spleen, cela ne l'empêche pas d'être plus raffinée que jamais. Le message est donc clair : récession, inflation et cessation de paiement ont beau rimer avec dépression, il est hors de question de leur laisser imprégner notre dressing. Gabrielle Chanel eut été également formelle sur le sujet : plus les temps sont durs, plus les femmes se doivent d'être élégantes ; tel est leur devoir, tel est leur magie.
Par ailleurs, les mésaventures du système capitaliste permettront peut-être d'assainir le turn-over de la mode, de réduire le rythme des tendances et de remettre au goût du jour la notion d'intemporel et de pièces indémodables...
Par Lise Huret, le 02 janvier 2009
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Tres bon article qui lui aussi a un tres grand impact sur moi puisque je suis dans une tres grande période Chanel ...