Dès l'apparition des premiers rayons de soleil printaniers, on voit fleurir des Bensimon de toutes parts : des bambins en culottes courtes aux lycéennes bon chic bon genre, tous sont accros à la tennis de toile vitaminée. Il faut dire que leur design à l'épreuve du temps, leur palette de couleurs ultra diversifiées ainsi que leur confort légendaire ont fait d'elle un indispensable de la période estivale. D'ailleurs, qu'elles soient élastiquées ou lacées, rose saumon ou kaki, il n'est pas rare de les voir accompagner les petits looks pointus du moment...
Ceci dit, si pour le plus grand nombre Bensimon évoque juste cette mignonnette basket de toile, il faut savoir que celle-ci n'est qu'une partie de l'univers créé par la famille du même nom...
Tout commence dans les années d'après-guerre, lorsque Monsieur Bensimon (grand-père des actuels dirigeants) décide d'exploiter les bonnes relations franco-américaines en faisant venir des stocks de fripes des USA. Avec lui, son fils apprend les rouages du métier, si bien que lorsqu'il déménage d'Oran à Paris, une fois adulte, c'est pour ouvrir un magasin dédié au surplus militaire à la périphérie de la capitale.
Toujours fourrés dans la boutique et chinant avec leur père, Serge et Yves Bensimon sont rapidement gagnés par la passion familiale et décident de monter en 1980 le surplus Bensimon. On y trouve alors des versions customisées - afin de coller au mieux aux envies du moment - de vêtements army issus des quatre coins du monde. Les poches sont retaillées, les tissus délavés et les finitions retravaillées, donnant ainsi naissance à des pièces faciles à vivre, possédant un petit supplément d'âme discret.
Durant cette période, les Bensimon n'ont de cesse de parcourir le globe en quête de la bonne affaire, de l'uniforme à détourner ou du stock bankable. Un jour, ils tombent ainsi sur plus de 100 000 tennis blanches, initialement destinées à faire office de chaussons de gymnastique lors des entraînements militaires...
Sans vraiment savoir ce qu'ils en feront, les deux frères achètent l'ensemble. Férus de customisation, ils décident finalement des les teindre en différentes couleurs et de les mettre en vente dans leur boutique. Le succès est phénoménal : ces tennis aux couleurs de l'arc-en-ciel deviennent alors le fer de lance de la marque...
Vient ensuite le temps de la maturité, en 1984, lorsque la marque lance Bensimon Collection, une ligne de vêtements homme et femme dessinée par une équipe de stylistes. Si les pièces ne sont désormais plus chinées, elles conservent néanmoins une orientation voyage, légèrement safari, tournée vers le naturel et la praticité. Sans oublier les clins d'oeil constants à l'univers militaire, dont les classiques se voient sans cesse revisités dans l'esprit de la maison...
En 1986 s'ouvre dans le Marais une boutique dénommée "Autour du monde", où l'on peut retrouver l'ensemble des collections Bensimon, mais aussi la sensibilité esthétique des créateurs, dans laquelle se mêlent couleurs, lumières et invitation au voyage. Quelques années plus tard, en 1992, la marque évolue naturellement vers le lifestyle en lançant "Home Autour du monde".
Entre meubles ramenés de ses escapades nomades et objets colorés (chaises Amish, poufs en feutre de laine, house cases...), Serge Bensimon désire y créer une ambiance métissée, riche de rencontres déco insolites propices à séduire le consommateur Bensimon, féru de produits naturels et authentiques.
Continuant sur sa lancée, Serge Bensimon développe ensuite deux fragrances : Cologne 1993 et Cologne 2005. Petit à petit, l'empire Bensimon s'étend : des boutiques voient le jour dans tout l'hexagone.
Aujourd'hui, ses collections intemporelles synonymes de qualité et de longévité continuent de trouver leur public, d'autant plus que la tendance générale - poussant le consommateur à revenir aux valeurs sûres - assure à Bensimon un regain d'intérêt.
Sans parler du produit phare de la griffe : la tennis. En effet, cette sorte de ballerine Repetto low cost ne se refusant aucune fantaisie - jean, dentelle, duo de couleurs... - ne cesse chaque été de convertir de nouvelles modeuses à sa simplicité joyful...
Par Lise Huret, le 20 mai 2009
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