À force de cannibaliser l'actualité, Karl Lagerfeld se retrouve aujourd'hui forcé - s'il veut pouvoir conserver sa crédibilité - de toujours se surpasser. Cependant, aussi prolifique et talentueux soit-il, il aurait malheureusement parfois tendance à se répéter...
En effet, soumises au turn-over implacable imposé par le calendrier fashion, les collections de la maison Chanel - Pre-Fall, croisière, prêt-à-porter, haute couture et capsule - s'enchaînent à une vitesse ne permettant pas leur assimilation. D'ailleurs, si les dernières présentations Chanel étaient parvenues à faire preuve d'excellence, celle de l'automne/hiver 2009-2010 peine à trouver le chemin de la cohérence, butinant de-ci de-là sans parvenir à trouver une unité pertinente.
Karl Lagerfeld gravite pourtant autour du même thème tout au long des 64 passages du défilé. Épaules arrondies, jeux de proportions, collants en dentelle et booties à talons sont ainsi le leitmotiv de la collection, avec pour détail phare le concept de la traîne. Celle-ci se voit en effet associée aux classiques de la maison, sans pour autant les renouveler dans le bon sens du terme.
Cependant, si les partis pris en matière de volumes ont du mal à convaincre, certains modèles, liant élégance évidente et savoir-faire d'exception, ont su tirer la présentation vers le haut.
Ainsi, que se soit avec sa redingote smoking sertie d'un majestueux jabot, ses mini crinolines girly en mousseline noir carbone, ses toilettes évoquant les drapés Vionnet ou encore ce rêve aux couleurs Chanel débordant de froufrous ivoire, Karl Lagerfeld prouve qu'il peut toujours faire preuve de virtuosité.
Le défilé s'achèvera sur une mariée mutine aux faux airs de Brigitte Bardot, parfaitement incarnée par l'omniprésente Lara Stone...
Par Lise Huret, le 08 juillet 2009
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