Pas facile pour Vanessa Bruno de conserver une place de choix au sein du prêt-à-porter créateur frenchy alors même qu'Isabel Marant - et ses collections auréolées du stylisme d'Emmanuelle Alt - ne cesse de truster la scène fashion.
Pourtant, la reine du cabas ne s'avoue pas vaincue. En misant au long cours sur une légèreté intemporelle et une dégaine chic empreinte de naturel, Vanessa Bruno parvient à conserver vaille que vaille les faveurs des quelques demoiselles du showbiz faisant systématiquement le déplacement lors des fashion weeks, afin de découvrir la dernière collection de la marque.
Cependant, si les Frédérique Bel, Zazie, Virginie Efira et autres Axelle Laffont lui semblent acquises, rien n'est jamais gagné lorsqu'il s'agit de continuer à séduire une clientèle de plus en plus volage, car sans cesse sollicitée par des griffes telles que Maje, Pablo, Tara Jarmon ou Paul & Joe Sister...
Or, grâce aux mini courts-métrages faisant désormais partie intégrante de la communication de sa griffe, Vanessa Bruno offre à celle-ci une bouffée de modernité qui pourrait bien rendre son image plus attrayante auprès de la gent féminine.
Devant la caméra de Stéphanie Di Giusto (et sur une bande-son de Gonzales), Lou Doillon se fait tour à tour espiègle, mélancolique, joueuse et finalement infiniment charmante. Les vêtements qu'elle porte semblent alors convenir à merveille aussi bien à ses pulsions de cariocas qu'à ses envies enfantines de se jeter dans les dunes.
Symbole d'une femme libre, cultivant une certaine fragilité tout en assumant ses pulsions de vie, l'égérie de Vanessa Bruno confère à son vestiaire une poésie saisissante, qui nous donne envie d'aller jeter un coup d'oeil à la collection printemps/été 2010 de la griffe.
Moins intuitif que l'opus vidéo de Ryan McGinley pour Pringle of Scotland, moins abscons que celui de Lara et Baptiste dévalisant une boutique Chanel mais aussi plus commercial que celui de chez Prada, le court métrage de Stéphanie Di Giusto a le bon goût de ne pas se prendre pour une oeuvre du septième art, tout en assumant le fait de n'être qu'un film promotionnel.
Ce dernier nous donne d'ailleurs au final bien plus envie de nous rendre en boutique que certaines vidéos trop conceptuelles et élitistes accompagnant les campagnes de l'été prochain...
Par Lise Huret, le 03 février 2010
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