Si Christopher Bailey peut d'ores et déjà s'enorgueillir d'être parvenu à imposer son propre schéma de diffusion des collections, il semble que celui-ci ne devrait pas tarder à faire école. Il faut dire qu'en s'octroyant enfin le droit de bénéficier de l'explosion des nouvelles technologies, la mode est entrée de plain-pied dans le 21e siècle...
Le show Burberry Prorsum restera ainsi certainement gravé dans les mémoires de milliers d'internautes fébrilement connectés, prêts à commenter en direct sur Twitter un défilé que l'on daignait enfin leur présenter en direct, mais aussi de centaines de journalistes invités à chausser une paire de lunettes 3D. Pour eux, il sera à jamais celui qui, en considérant comme dépassé l'ultra élitisme de la mode, osa ouvrir la boite de Pandore. Pour le meilleur et pour le pire...
En effet, s'il est louable de vouloir offrir la primeur de sa nouvelle collection à un plus large panel de spectateurs, il faudra néanmoins veiller à ce que ce genre de multi-présentation soit toujours aussi léché que celle de Burberry, afin de ne pas perdre une once de la magie auréolant jusqu'ici les fashion shows.
En ce qui concerne la collection en elle-même, il semble que Christopher Bailey n'aurait pu offrir à ses nouveaux clients potentiels une meilleure introduction à l'univers Prorsum. Car si le trench a laissé la place à de nombreuses variations autour de la veste d'aviateur, cela n'a pas empêché l'assistance - qu'elle soit réelle ou virtuelle - de désirer ardemment chacune des pièces d'extérieur dévoilées ce mardi à Londres.
En réinterprétant les blousons militaires (en leur apposant volumes cropped pile dans l'air du temps et cols oversize multiples en shearling), Bailey est en effet parvenu à condenser les tendances majeures de l'hiver prochain, et ce tout en leur conférant un twist roots cosy des plus désirables.
Cela dit, il n'en oublie pas pour autant que ses clientes (Kate Hudson, Claire Danes, Leigh Lezark, Julia Restoin Roitfeld...) sont des jeunes femmes férues de contrastes romantiques. Il mixe ainsi ses vestes army à de délicates combinaisons de dentelle et à quelques jupes entravées, gainées de longuissimes cuissardes de cuir ou de python. La silhouette Burberry Prorsum dessine alors le parfait dress code de la prochaine saison, à savoir blouson cropped en shearling + robe chic drapée + cuissardes haut de gamme, le tout baigné de teintes army.
Par ailleurs, parfaitement conscient de ce phénomène qui nous fait perdre tout sens commun face à la découverte d'une nouvelle collection, Bailey a décidé de nous offrir l'opportunité de précommander dès à présent - et ce durant 3 jours - ses plus que divins manteaux, profitant ainsi au maximum des avantages inhérents à son nouveau mode de communication.
À ce sujet, remercions les dieux de la mode d'avoir exclu de l'opération les très intrigantes bottes sanglées en peau retournée. En agissant de la sorte, ils ont sûrement évité le surendettement à bon nombre d'internautes...
Par Lise Huret, le 24 février 2010
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Pour l'hiver prochain pourquoi pas, mais je trouve quelque part que ça fait très "Balmain" pour du Burberry. On dirait que l'on est plongé dans une nouvelle galaxie, post apocalyptique que je n'aime pas vraiment mais qui, j'ai l'impression, est en train de démarrer dès cet été pour envahir les podiums l'hiver prochain. D'autant plus que ce style est assez lassant, qui peut très vite partir sur du vulgaire. Bref, un look qui marchera surement mais qui n'apporte rien de nouveau à mon humble avis, du fait peut-être de cette lignée "mystique" d'avec Balmain (pas au niveau des formes, épaulettes et tout, mais plus au niveau thématique, notamment celle développée pour la collection printemps/été 10)