Pour l'hiver prochain, Isabel Marant entame un nouveau cycle créatif, où boots studées et clins d'oeil 80's ont totalement disparu. Pour ce faire, elle invite la fashionista à se fondre dans l'univers des années 50 (lorsque bals de promo, cinémas en plein air et football américain constituaient la sève de la période high school), de manière à lui proposer une nouvelle icône - l'actrice Olivia Newton-John - qui sera capable d'alimenter son vestiaire en nouveautés rétro.
Il est vrai qu'il suffit d'évoquer les fifties pour voir aussitôt ressurgir l'image séduisante de cette jeune fille de bonne famille à l'allure tour à tour candide et aguicheuse. Évoluant du sage twin-set pastel à l'incendiaire combinaison de cuir, son personnage, en parfaite adéquation avec la fille Isabel Marant, portait en elle de quoi inspirer à la créatrice les grandes lignes de son futur vestiaire bankable...
C'est ainsi que Freja Beha ouvrit le défilé en skinny roulotté sur la cheville, blouson de biker étriqué et escarpins pointus. Au fil des passages, c'est tout l'univers de la jeunesse de l'époque qui se vit revisité : blouson sportif sur skinny, sweat emprunté au boyfriend joueur de football, pantacourt, leggings 7/8, veste en jean délavé... rien n'a été oublié.
Cela dit, si Isabel Marant s'inspire largement de Sandy Olsson pour élaborer les looks de ses modèles, cela ne l'empêche pas pour autant d'apposer sa propre touche à l'ensemble de sa Grease collection. Elle police ainsi ses blousons d'étudiant yankee en les travaillant en duo carbone daim/cuir, troque les bustiers sexy de l'époque pour des pull-overs loose à peine glissés dans la ceinture d'un pantalon capri et atténue le glitter d'un legging par une veste boyish oversize ou une chemise à carreaux.
Par ailleurs, en plébiscitant le duo escarpins échancrés/longueur 7/8, elle met en exergue la dimension sensuelle de la cheville, bien trop souvent sous-estimée...
On regrettera néanmoins qu'Isabel Marant n'ait pas fait entièrement table rase du passé, en conservant quelques gimmicks de ses collections précédentes. Les épaulettes à la Balmain commencent en effet à être plus que datées, tandis que les sursauts commerciaux militaires de certaines pièces frisent parfois l'incohérence.
Pour finir, on note que le skinny en cuir version biker à Capri sera assurément l'un des must have de la saison prochaine, sans parler du petit blouson col rond...
Par Lise Huret, le 06 mars 2010
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