L'hiver prochain, les modeuses se loveront dans d'opulents lainages, se rassureront dans quelques mailles angora et assumeront les chandails tricotés par leur grand-tante... Ceci n'est pas une énième prédiction Paco Rabannienne, mais bien une partie de la feuille de route livrée par les prescripteurs de tendances que sont Miuccia Prada, John Galliano, Phoebe Philo ainsi que Domenico Dolce et Stefano Gabbana.
Or, maille rimant avec Sonia Rykiel, c'est avec la ferme l'intention d'y trouver nos futurs "it" chandails que l'on alla découvrir la collection germanopratine de saison.
Toujours aussi espiègles, les filles Rykiel présentèrent un vestiaire mettant plus que jamais le tricot à l'honneur. Ce dernier se matérialisa sur de pimpantes robes drapées fermées d'une épingle à nourrice, d'amples robes pull-over, un maxi gilet bleu électrique ou encore quelques petits pulls bustier. De leur côté, les classiques rayures multicolores de la griffe - qui ont fait les beaux jours d'H&M - eurent également droit à quelques passages.
Outre les tricots, Nathalie Rykiel fit la part belle aux pièces olive, au baggy 7/8, aux fines mousselines rétro et aux multiples micro toilettes en plume d'autruche (légèrement déjà vues), mais tenta aussi de décliner - avec plus ou moins de bonheur - la notion d'oversize chère à la griffe.
Le mannequin Mirte Maas ouvrit en effet le défilé dans un costume surdimensionné, dont le passage du podium à la rue semble compromis par l'excès de zèle du tailleur, qui a sûrement surestimé sa capacité à rendre l'oversize seyant...
Cela dit, si ledit costume semble s'être échappé du placard de Bozo le clown, il faut bien reconnaître que parmi les autres pièces ayant acquis un format xxl, certaines sont apparues aussi désirables que cosy (on pense notamment au maxi trench/peignoir groseille, au pantalon boyish ultra large et à l'opulente veste en fourrure corbeau).
Néanmoins, l'ensemble ne renouvelle pas assez les gimmicks de la griffe pour que l'on puisse crier au génie. En effet, aussi dynamisant soit le joyeux sourire de la fille Rykiel, il ne parvient que rarement à transcender une collection inconstante, où se succèdent maladresses stylistiques et pièces joliment joyful et féminines...
Par Lise Huret, le 08 mars 2010
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