Le monde de la mode n'est pas connu pour être particulièrement ouvert à la diversité, loin s'en faut. Dès lors, quand une beauté venue d'ailleurs parvient à s'y faire une place, investissant aussi bien podiums prestigieux que campagnes de publicité haut de gamme, celle-ci attire immédiatement l'attention...
Joan Smalls - de son vrai nom Joan Rodriguez - a grandi à Porto Rico au sein d'une famille modeste. C'est ainsi que lorsqu'elle apprend sur la chaîne E! Entertainment le montant du salaire accompagnant le métier de mannequin, l'adolescente y voit avant tout la possibilité de subvenir largement aux besoins de son entourage. Avec son physique délié et sa minceur naturelle, Joan estime en effet avoir potentiellement sa chance dans le milieu...
Cela dit, si elle décide de monter à New York en 2007 pour réaliser son rêve, elle prend également soin de s'inscrire à des cours de psychologie, afin de ne pas perdre son temps en attendant les réponses des castings. Dans les rues new-yorkaises, sa beauté solaire ne passe cependant pas inaperçue : elle est ainsi remarquée par un talent scout de l'agence Elite, qui lui fait rapidement signer un contrat.
Comme bon nombre de ses condisciples, elle se voit alors proposer des jobs n'ayant pas grand-chose à voir avec l'image fantasmée qu'elle se faisait du mannequinat. Elle pose ainsi pour des catalogues, défile pour des petites griffes, devient le visage de la marque de sportswear Ports 1961 puis joue les figurantes dans un clip de Ricky Martin. Un bilan pour le moins décevant pour celle qui rêvait de conquérir le monde et courir les fashion weeks...
C'est seulement en 2009 que les choses finiront par s'accélérer, lorsque Joan décidera de changer d'agence pour rentrer chez IMG. Sûre du potentiel de sa nouvelle recrue, cette dernière la présente alors à Riccardo Tisci, qui tombe immédiatement sous son charme, n'hésitant pas à la faire défiler en exclusivité pour Givenchy lors de la semaine de la haute couture parisienne de janvier 2010. La belle ne pouvait rêver meilleur plébiscite...
La profession ne s'y trompe d'ailleurs pas et commence à s'intéresser sérieusement à cette filiforme Portoricaine. En février, elle défile ainsi chez les plus grands, de Gucci à Burberry Prorsum en passant par Prada et Yves Saint Laurent et enchaîne avec des shootings pour Vogue Italie et Allemagne (sous les objectifs respectifs de Steven Meisel et Patrick Demarchelier). En juin, André Leon Talley la classe parmi les "rising stars" du mannequinat...
L'ascension de la jeune femme semble alors en très bonne voie : celle qui posait 3 ans auparavant pour le catalogue de la marque Nordstrom décroche en effet les campagnes Gucci et Givenchy. Depuis, si son emploi du temps ne ressemble pas encore à celui d'une Raquel Zimmerman, Joan Smalls n'en est pas moins devenue une fille à l'aura bankable.
Suffisamment en tout cas pour que Condé Nast lui fasse la part belle au sein de ses différentes éditions (voir ici et là), que Stefano Pilati lui offre l'opportunité d'ouvrir le défilé Yves Saint Laurent de la dernière fashion parisienne et que son compte en banque lui permette de réaliser l'un de ses rêves : offrir un pick-up à son père...