Alors que chez la plupart des créateurs, haute couture rime généralement avec show spectaculaire, multiples passages et toilettes plus fastueuses que portables, c'est un vestiaire délicat, maîtrisé et réduit à l'essentiel que Riccardo Tisci imagine saison après saison.
Composée d'une dizaine de toilettes seulement (ce qui permit aux rares élus d'admirer longuement leurs innombrables détails), la collection présentée en ce début de juillet au sein d'un ancien palace de la place Vendôme brilla par sa grâce quasi futuriste et son aura infiniment poétique.
Entre broderies perlées captant merveilleusement la lumière, plumages ultra denses, subtils dégradés de teintes crème et pétales de tulle évoquant les écailles de quelque ensorcelante sirène, le DA de Givenchy est ainsi parvenu à conférer une profonde intensité à sa palette de couleurs neige.
Sans parler de sa capacité à mélanger avec à propos légèreté évanescente et citations un brin goth', composant alors des toilettes néo-romantiques bien plus sensuelles qu'il n'y parait à première vue. Chaque création ne manque en effet jamais de mâtiner ses inclinations baroques d'impudiques transparences...
Et si toutes ces potentielles robes de mariée ont toutes bénéficié de centaines d'heures de travail dans la plus pure tradition de la Haute Couture française, Riccardo Tisci n'en hésite pas pour autant à bousculer quelque peu les codes en faisant cohabiter dentelle arachnéenne et zips basics oversize, ces derniers se substituant aux fermetures raffinées utilisées d'ordinaire.
Entre tradition et audace, subtilité et parti-pris risqué, Riccardo Tisci nous propose une nouvelle fois une présentation haute couture particulièrement envoûtante...
Par Lise Huret, le 06 juillet 2011
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