Jamais poste à pourvoir n'aura suscité autant de rumeurs... Il faut dire que LVMH a pris son temps pour nommer un successeur au turbulent et provocateur John Galliano. Depuis l'éviction de celui-ci en avril dernier, personne ne savait en effet sur quel pied danser.
Bernard Arnault allait-il confier le très convoité poste de directeur artistique de Dior au bankable Marc Jacobs, au précoce Maxime Simoëns, au "dark hype" Riccardo Tisci ou encore à l'exotique Haider Ackermann ? À moins qu'il ne préfère jeter son dévolu sur un outsider, ou bien se la jouer "low profile" en reconduisant indéfiniment Bill Gaytten à la tête du studio Dior...
Finalement, c'est l'américain WWD qui aura vu juste en prédisant en décembre dernier l'arrivée de Raf Simons au 30 avenue Montaigne. Après 17 années passées à conjuguer épure et modernité, le créateur belge a en effet été choisi par LVMH pour offrir un nouveau souffle à l'héritage Dior.
Et si les inclinations minimalistes du créateur belge auraient autrefois pu quelque peu effrayer les amoureux des silhouettes New Look, les dernières collections de l'intéressé s'avèrent étonnamment compatibles avec l'ADN de la maison parisienne. En décidant d'insuffler un vocabulaire très Christian Dior à sa grammaire janséniste, Raf Simons est en effet parvenu à prouver que minimalisme et haute couture pouvaient donner naissance à un vestiaire d'une beauté aussi radicale que contemporaine.
Après Hedi Slimane chez Yves Saint Laurent, l'arrivée de Raf Simons chez Dior ne manquera pas d'accélérer encore un peu plus le pouls d'une fashion sphère impatiente de voir les fleurons de la couture française aux mains de jeunes talents aussi iconoclastes que visionnaires. L'attente risque en effet d'être longue d'ici juillet, date du premier défilé Dior par Raf Simons...
Par Lise Huret, le 10 avril 2012
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