Debrief fashion #29
Entre vergetures instagramables, Barbie power et parfum de la dernière chance, petites réflexions sur l'actualité mode de ces derniers jours…
Corps post-grossesse et Instagram
Alors que sur Instagram la tendance fut longtemps à l'extrême esthétisation, aux mises en scène flatteuses et aux choix éditoriaux visant à sublimer la réalité, les choses commencent lentement à évoluer. On en veut pour preuve le traitement que certaines influenceuses appliquent à la thématique "grossesse" et plus particulièrement à la période post-accouchement (voir ici, ici et là). Après avoir longtemps glorifié le mythe de la jeune maman sortant de la maternité en mode "ventre tonique et ligne svelte", il est en effet désormais conseillé d'exposer une réalité un brin plus crue permettant de coller aux valeurs bankable du moment, entre "body positive", authenticité et "empowerment" féminin...
Les imprimés : le futur de la mode ?
Si l'on ne peut constamment réinventer la structure du vêtement (sous peine de l'emmener sur des sentiers s'éloignant trop fortement de la notion de "prêt-à-porter"), il en va tout autrement du travail autour des imprimés susceptibles de le transfigurer. On pense tout particulièrement à la marque française La Prestic Ouiston qui parvient à proposer des modèles attisant le désir (malgré leurs volumes on ne peut plus classiques) en faisant cohabiter motifs fleuris et croquis esprit carte postale (voir ici), en jouant avec la notion d'étiquette (voir ici) et en déjouant le premier degré de l'imprimé léopard en le déclinant en bleu marine et en lui associant des silhouettes de skateur de la même teinte (voir ici).
Carine de Carine Roitfeld
Si descendre du mont Olympe après y avoir régné sans partage durant une décennie ne doit guère être agréable, s'accrocher coûte que coûte au souvenir de sa gloire passée n'en demeure pas moins légèrement navrant. Que dire en effet face aux images de la dernière campagne du parfum éponyme de Carine Roitfeld, si ce n'est que l'ex-joyau de Condé Nast semble éprouver quelques difficultés à se réinventer ? Croire qu'il lui suffit de convoquer l'esthétique porno chic - même déclinée en mode soft - qui fit son succès pendant l'ère Tom Ford/Gucci pour redevenir la coqueluche du microsome fashion est selon moi une illusion. Car si la pimpante grand-mère de 67 affiche toujours une silhouette lui permettant de rivaliser avec n'importe quelle mannequin ayant séjourné dans les pages de Vogue Paris, on ne la sent pas moins figée dans un personnage proche de la caricature (voir ici et là)...
"I am a Barbie girl…"
Alors que les premières images du film dédié à Barbie - avec l'actrice Margot Robbie dans le rôle de la figurine Mattel - viennent de sortir et que la saison 5 de "Selling Sunset" - où les héroïnes affichent un vestiaire de poupées ultra sexuées (voir ici, ici et là) - fait partie des séries les plus regardées sur Netflix, force est de constater que l'esthétique "poupée" monte en puissance…
Eastpak et MM6 Maison Margiela, deuxième chance
Le second opus de la collaboration Eastpak x MM6 Martin Margiela se révèle aussi intéressant que le premier fut décevant. En apposant un traitement surréaliste à la Dali au classique sac à dos Padded Pak'r, le duo nous livre en effet un modèle intriguant qui ne manquera de provoquer la surprise des passants face à ce sac défiant les lois de la physique.
Lou Doillon vs Rihanna
Si la dimension sexy premier degré de la garde-robe "future maman" de la chanteuse Rihanna a de quoi laisser circonspect (voir ici et là), le dress code rock/bohème de Lou Doillon pourrait bien quant à lui se révéler beaucoup plus inspirant (voir ici). Wait and see…
À noter également
Céline continue de faire la part belle aux beautés atypiques. Après Suzanne Lindon, c'est en effet au tour de Vincent Lacoste de prendre la pose pour la maison parisienne.
Fendi et Versace n'ont apparemment pas bien saisi le principe de la collaboration entre deux griffes, dont la magie repose sur le mariage éphémère entre deux entités suffisamment différentes pour rendre la conversation intéressante. En choisissant d'associer leurs univers relativement proches, les deux maisons nous livrent en effet un opus indigeste qui ne séduira que les accros aux logos.
M&M's et Adidas imaginent une paire de Forum Low 84 qui risque fort de déclencher des fringales sucrées intempestives…
Par Lise Huret, le 29 avril 2022
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