la réduction de sa consommation à la source : c'est-à-dire se vêtir essentiellement de vêtement unique (entendez « réalisé par vos petit mains ») ou de vêtements de seconde vie trouvés dans les friperies et les bazars.
le choix de vêtements équitables et biologiques (d'accord, à condition qu'ils soient « fashionnement » corrects…)
le soutien des entreprises d'économie sociale
la stimulation de l'économie locale par l'achat de créations de designers locaux (est-ce que cela marche pour la petite créatrice de mode de la rue Simon à Paris qui fait d'adorables vestes en cuir ?)
Bref un peu radical tous ça… mais ce n'est qu'à ce prix là que, parait-il, on sauvera notre planète… Le guide québécois met en valeur Oöm, une marque de vêtement équitable qui arriverait à unir valeurs personnelles et style vestimentaire. Chaque vêtement créé est porteur d'un message positif auquel le consomm'acteur d'identifie… Ah espoir, peut-être allons-nous enfin pouvoir trouver des pièces bio et sympas pour notre garde robe… Eh bien non, car si au niveau éthique il n'y a rien à redire, le style et le design des tee-shirt nous laissent songeuses… La collection qui se veut « in et urbaine » ne trouve pas de vrai fil conducteur, et on a l'impression de voir des rééditions de marques plus ou moins connues. D'autre part, ce sont quasi les mêmes modèles pour homme et femmes. Ce n'est pas un problème en soi, mais dans ce cas autant jouer la carte de la collection mixte, du produit unisexe. Pourquoi trop souvent encore « mode équitable » rime-t-elle encore avec « ringardise » ?
Mais le vent tourne, car les grands de la mode ont décidé de s'y mettre et c'est là que tout change. Car jusque là les initiatives prises par les petites sociétés ou par les stylistes écolos n'étaient suivies que par un petit groupe restreint d'initiés… L'écologiquement correct n'avait pas encore franchi les barrières de la conscience de la serial shoppeuse… Mais si cela devient réellement tendance, si les produits proposés sont véritablement attrayants et si les stars s'y mettent, alors là oui, la mode deviendra peut être éthique et bio. Car c'est bien connu, la mode c'est un phénomène que l'on suit sans se poser trop de question. Alors si pour une fois la tendance de la saison servait à autre chose qu'à se pavaner sur le pavé parisien… Dans cette lignée, nous pouvons noter deux événements majeurs qui risquent d'amorcer un tournant sur les prises de position dans le monde de la mode :
Le projet « Limited Edition » qui réunit les plus grand noms de la hype attitude : Marc Jacobs et Paul & Joe, à New York du 6 au 8 février. Les designers ont dessiné une collection en édition limité dont les bénéfices seront reversés à l'association "The Climate Project" d'Al Gore. Gwyneth Paltrow et Kate Moss ont, elles, créé chacune un T-shirt exclusif. Le dernier cri du chic écolo… on dit oui !
Le deuxième point marquant de cette prise de conscience écologique est la semaine de la mode à Sao Paulo qui a été placée sous le signe de l'écologie. Des matières telles que le coton biologique, la laine artisanale, le cuir végétal, les teintures à base de pigments naturels sont les nouvelles soies, les derniers brocarts mis à l'honneur du principal événement de la mode au Brésil. Mais cela va même plus loin. Certains stylistes vont jusqu'à utiliser des matériaux alternatifs à base de produits recyclé tel que les bouteilles en résine, etc...
On assiste même à la création d'e-labels… On le doit au créateur Oskar Metsavaht, des griffes Osklen et New Order. Les produits qui bénéficieront de ce sceau devront avoir un faible impact sur l'environnement, préserver la diversité culturelle et tisser des relations éthiques avec les communautés… Tout un programme !
Même au niveau de l'organisation de l'événement, on reste en accord avec le thème du moment. En effet, pour pallier à la pollution générée par la semaine de la mode, l'organisateur Luminosidade va planter 4.290 arbres de plus de 80 espèces locales dans une zone particulièrement dévastée de la forêt atlantique tropicale.
On ne peut qu'applaudir et se dire que mine de rien les choses bougent et que nous ne seront pas obligées de nous habiller en sac de jute pour sauver les phoques de la banquises… On peut faire confiance aux génies créatifs des designers de tout bords pour rendre la mode équitable furieusement tendance… Et pour nos faire oublier que notre adorable mini robe est faite de pvc recyclé… Il suffisait de les mettre sur la voie …
Par Lise Huret, le 31 janvier 2007
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