Il n'est pas étonnant que Scarlett Johansson n'ait pas eu le temps d'étudier sérieusement son look et qu'elle soit tombée dans la facilité... À en croire son styliste, la belle plante devait à tout prix porter des toilettes susceptibles de mettre en valeur sa plastique. Résultat des courses, la jeune actrice est devenue le stéréotype d'elle-même : mi-vamp mi-séductrice, la bouche très rouge, des décolletés pigeonnants, de longs fourreaux...
On en oubliait presque que la belle n'a que 22 ans ! Il existait une réelle contradiction entre le style de Mlle Johansson hors caméra, casual, frais et joyeux, et l'avalanche de glamour capitonneux dès que le tapis rouge était déroulé. Certes on ne porte pas les mêmes tenues selon les événements, mais il y a une ligne, un style, quelque chose qui émane de vous et qui ne change pas... Prenez Kate Moss : quelque soit la circonstance on reconnaît son style, idem pour Lou Doillon ou Vanessa Paradis...
Bref, Scarlett Johansson ne s'était pas trouvée. Difficile de savoir qui l'on est quand depuis toute petite on est dans la projection de soi. Elle a en effet commencé très tôt à tourner avec une sorte de maturité, de sérieux presque hors propos en vue de son jeune âge. C'est à 14 ans que le grand public la découvre avec le rôle de Grace dans « L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux », pour lequel elle reçoit un Young Star Award.
Dès lors, les cinéastes et la presse suivront l'évolution de cette fille atypique, à la moue boudeuse et au talent certain. Lost in translation de Sofia Coppola la transporte dans la sphère des actrices « bankable » et lui vaut une citation à l'oscar de la meilleur actrice. Ce film fait d'elle un être à part, un électron libre que tout le monde s'arrache, tant le cinéma indépendant que les grosses productions américaines.
La jeune femme a le pouvoir de faire fantasmer les hommes de la planète. En 2006, elle est élue femme la plus sexy du monde par les lecteurs américains de FHM. Qu'ils soient réalisateurs, acteurs, stylistes, ils succombent tous à son charme étrange, à son physique généreux et à sa blondeur hitchcockienne...
Il était presque prévisible que Woody Allen en fasse sa muse : Match Point et Scoop sont des petits chefs d'œuvres où le maître offre à l'actrice ses plus beaux rôles. Elle ne coupe pas néanmoins à des films un peu moins heureux faits pour remplir le box-office, The Island en est la preuve... pour la moins décevante.
L'année 2007 se devait d'être celle où la jeune femme brillerait de mille feux et deviendrait enfin elle-même : un compromis entre son allure et sa date de naissance. Elle est désormais plus libre que jamais, affiche ses opinions politiques sans ciller et attend avec impatience le départ de Bush.
Elle se dit peu attirée par la monogamie et affiche un tableau de chasse plutôt convaincant, Benicio Del Toro, Jared Leto et Josh Hartnett. Elle satisfait sa boulimie d'actrice en enchaînant les personnages, elle sera en effet a l'affiche de pas moins de cinq films cette année : Le prestige, A good Woman, The Nanny Diaries, The Other girl et enfin Brillant.
Il ne manquait plus à la belle qu'un bon styliste, une garde robe qui la révèle et non qui la caricature, un style qui soit en phase avec ce qu'elle est, qui sache mettre en valeur ses contradictions et sa personnalité si particulière.
C'est chose faite avec la campagne Printemps?Eté 2007 de Louis Vuitton dont elle est l'égérie. Reebok et Vuitton forment l'alliance parfaite pour la jeune femme qui porte la double casquette et qui en même temps trouve son style..
Le résultat ne s'est pas fait attendre. Et on a pu voir assister à la semaine des défilés une jeune femme épanouie et sublime...