S'il a joué un rôle important dans la mode de ces 20 dernières années, Marc Audibet n'est pas connu du grand public. Une petite biographie s'impose donc afin de remédier à notre ignorance et d'essayer de comprendre pourquoi on l'a préféré à Sofia Kokosalaki. Marc Audibet est né en 1955 à Boulogne sur Seine. Il est connu dans le milieu du textile pour avoir fait avancer les recherches et l'utilisation de la matière stretch.
Il s'est formé auprès d'Emmanuel Ungaro dont il fut l'assistant en 1972, de Pierre Balmain, de Nino Cerruti et de Madame Grès. Il a toujours admiré le travail de Claire McCardell et de Madeleine Vionnet (petit début d'explication quant à sa nomination au poste de directeur artistique de la maison éponyme…). Pour lui l'innovation et la création passent par la matière, il présentera sa propre collection en 1975.
En 1984, il s'associe à Azzedine Alaïa afin de travailler avec la firme Du Pont sur un projet d'innovation textile. Le but est de mélanger le lycra à d'autres matières telles que le lin ou la soie. Le résultat est un succès et Audibet devient le conseiller textile de la société Du Pont. Ensemble ils créent et mettent sur le marché un nouveau tissu issu d'une nouvelle technique de tissage « Du Pont's Lycra ».
C'est la plus grande avancée textile de la décennie. Pendant les années 90, il continue d'explorer toutes les possibilités du stretch, le mixe avec le coton, la laine ou le lin. En même temps, il travaille pour Hermès en tant que directeur artistique. De 1990 à 1996, il dessine 9 collections pour Prada, à qui il confère son identité luxe en imaginant « la city girl » devenue icône de la marque. En 2000 il reprend la direction artistique de la maison Salvatore Ferragamo, mais la quitte en 2002, car on ne lui laisse pas assez de liberté créative. Ses créations sont entièrement tournées vers le stretch, elles ne comportent aucun bouton ou autre fermeture. Il conçoit des modèles sans coutures qui épousent les formes du corps. Son travail est un mix entre celui du styliste et celui du designer industriel… Sa première collection pour Vionnet sera présentée cet été, en privé lors de la semaine de la haute couture parisienne. On peut concevoir que les dirigeants de la maison ont préféré confier la direction artistique à un homme rodé au niveau stratégie commerciale. À un homme passionné par l'innovation textile. Deux qualités qui semblent être faites sur mesure pour le poste qu'il occupe désormais au sein de la maison Madeleine Vionnet. En ce qui concerne Sofia Kokosalaki, elle continue en solo et on pourra admirer son travail lors des prochains défilés prêts-à-porter.
Par Lise Huret, le 24 mai 2007
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Les couleurs des 2 photos au début de l'article sont super, de toute facon le noir et le orange il n'y a rien de mieux.