Stella Tennant

Elle vient de se voir décerner « L'Express Styles » qui récompense les figures marquantes de la mode. En effet, Stella Tennant ne ressemble en rien, hormis la beauté, à un top model ordinaire…

La petite-fille du duc de Devonshire, lui-même cousin de Lady Di, n'avait pas prévu de devenir l'un des mannequins les plus demandés des années 2000. Stella Tennant est en train de terminer ses études aux Beaux Arts de Londres, quand elle croise le chemin d'un photographe de Vogue, Steven Meisel, qui lui propose de faire une série de photos pour le magazine. La jeune femme a beau être issue de l'aristocratie, n'étant pas l'héritière directe des titres, elle est dépourvue d'argent. C'est pour cela qu'elle accepte la proposition de Meisel, en dépit du fait qu'elle soit passionnée par la sculpture et que la mode ne l'intéresse pas. La voilà projetée dans un univers qu'elle ne connaît pas. Elle prend très vite conscience que les sommes faramineuses qu'on lui propose pour défiler chez les plus grands correspondent au salaire d'une mannequin chevronnée qu'elle n'est pas… Elle en fera la cruelle expérience lors de son premier défilé pour Versace, où elle doit défiler aux côtés des tops du moment, Naomi Campbell, Linda Evangelista, etc. Lors des répétitions elle se rend compte qu'elle ne sait pas marcher sur des talons de 20 cm et elle mâche frénétiquement du chewing-gum pour apaiser son angoisse… Elle sera remerciée et ne fera pas le défilé… Pourtant son teint de porcelaine et sa coupe punk font très vite d'elle une figure atypique du milieu et les grands couturiers tombent sous son charme. Charme fait d'un mélange d'aristocratie et d'irrévérence. Cet état d'esprit, c'est sa grand-mère qui lui à légué, duchesse excentrique du Devonshire, femme très coquette qui aime customiser, avant l'heure, ses tenues haute couture en faisant fi du qu'en-dira-t-on… C'est cette beauté racée et ce tempérament de feu qui ont séduit Karl Lagerfeld et John Galliano. Elle fut en effet l'égérie de Chanel puis celle de Dior. Mais très vite, Stella va imposer sa propre façon de faire. Elle ne s'est jamais sentie femme-objet, mais plutôt muse… Elle ne fréquente pas le star system, ne combat pas pour poser pour tel ou tel et n'enchaîne pas les castings. On vient la chercher. C'est une vraie dame, une sorte d'anti Kate Moss, pleine d'une certaine élégance matinée de dérision. Elle a épousé un photographe américain, a fait 4 enfants et vit dans son château en Écosse, ce qui ne l'empêche pas du haut de ses 34 ans de continuer à défiler pour Chanel, de poser pour Dior ou encore de travailler avec Chaumet. Mais pour elle, tout cela se rapproche plus de l'art que du mannequinat, car avec les couturiers elle a vraiment l'impression de communiquer et que c'est ensemble qu'ils créent ce à quoi elle ressemblera…