Elle y incarne une magicienne aux pouvoirs maléfiques, un personnage sombre et complexe qui enchante mademoiselle Green. Elle dit être attirée par les rôles riches, fournis et élaborés qui riment souvent avec complexes. Ambassadrice du nouveau parfum Dior... Elle en fait du chemin la petite Eva depuis le film de Bertolucci où elle posait nue.
Lorsqu'il y a quelque temps, un journaliste lui demandait si elle était tentée par une collaboration avec les grands noms de la mode, la jeune femme semblait trouver l'idée saugrenue tant elle a du mal encore à se percevoir en tant que star. La jeune femme se définit elle-même comme une « narcissique négative » toujours à la quête du regard approbateur, et sans cesse en recherche de confiance en soi.
Difficile de l'imaginer timide ou peu sûre d'elle alors que de nombreux réalisateurs n'ont pas hésité une seconde pour lui confier des rôles clefs dans des films majeurs ! Bertolucci en fait une de ses muses au même titre que Liv Tyler, et lui donne un rôle sans concessions dans Dreamers. Eva, alors toute jeune actrice accepte et s'y livre entièrement, elle crève l'écran.
Plus tard c'est Ridley Scott qui la révèle au grand public dans "Kingdom of Heaven" où l'actrice côtoie la fine fleur du cinéma américain : Liam Neeson, Edward Norton et Orlando Bloom. Elle y joue avec grâce et maturité la reine de Jérusalem. Puis vient Casino Royale où on la préfère à Charlize Theron.
Et c'est à ce moment que sa carrière prend véritablement son envol. Quoiqu'elle fasse, elle entre dans le sérail très fermé des James Bond girls. Loin d'y figurer en tant que potiche, Eva Green a accepté d'incarner Vesper Lynd car celle-ci est l'égale de Bond et non pas son faire-valoir. La jeune femme est ainsi, elle sait ce qu'elle veut et l'obtient, personne ne la fera passer pour ce qu'elle n'est pas.
Mais qui est vraiment Eva Green ? Une fille de ? Pas seulement... Bien sur sa mère, Marlène Jobert, fut une vedette des années 70, mais le succès d'Eva ne peut se résumer à son hérédité. Très tôt la jeune Eva eut envie de jouer la comédie, elle s'inscrit au cours d'Eva Saint Paul à Paris et y apprend durant trois années les rudiments du théâtre.
Sa mère la suit du regard et lui prodigue ses conseils. Cependant Eva sait bien qu'elle ne veut pas suivre la même carrière que Marlène Jobert, elle se voit plus cérébrale, plus tragique... C'est ce qui, plus tard, expliquera sa rareté (environ un film par an). Elle poursuit ensuite son cursus en Angleterre, à la Weber Douglas Academy of Dramatic Art.
Elle se rend compte qu'au-delà du désir d'être sur les planches, être actrice est pour elle une nécessité, cela lui permet d'exister, de s'exprimer et de canaliser ses émotions. Elle joue au théâtre en France, elle sera même nominée aux Molières pour son rôle dans "Jalousie en trois fax". Puis son chemin croise Bertolucci avec la suite qu'on connaît...
Eva décide de vivre à Londres, en dépit de son rapport quasi fusionnel avec sa mère. Elle a besoin de mettre une certaine distance entre elles. Cependant pour ses rôles, elle lui demande toujours conseil et ensemble elles travaillent, afin de parvenir à la meilleure interprétation possible. Elle a également conservé son ancien professeur Eva Saint Paul qui l'aide à progresser et à ne pas rester sur ses acquis.
Dans Casino Royale, James Bond lui avoue être tombé amoureux d'une énigme en tombant amoureux d'elle. Cette réplique résume parfaitement Eva, et c'est sûrement pour ça qu'elle plait autant. Elle n'est ni formatée, ni lisse, et à Hollywood elle fait figure d'extraterrestre. On la trouve différente, parfois inaccessible, lointaine.
Pourtant, la jeune femme se perçoit comme quelqu'un d'on ne peut plus banal. Lorsqu'elle ne tourne pas, elle aime lire, cuisiner de bons petits plats - même si elle fait extrêmement attention à sa ligne (elle court tous les matins à jeun !) - et se promener sur les marchés. Londres est sa ville d'adoption, elle s'y sent bien et peut y lier vie privée et vie professionnelle sans difficulté.
Alors, normale la petite Eva ? Pas à en croire le PDG de Christian Dior qui la décrit en ces termes : « Elle possède cette féminité triomphante qui fait la quintessence des femmes que nous aimons chez Dior. » C'est en septembre que nous pourrons découvrir le spot publicitaire dédié à Midnight Poison. C'est Wong Kar Wai (qui présentait My Blueberry Nights en ouverture du dernier Festival de Cannes) qui dirige les opérations, on peut donc s'attendre à du grand spectacle.
C'est la première fois que l'actrice prête son visage au monde du luxe. En matière de mode, elle dit affectionner Jean Paul Gaultier et Alexander McQueen. Pas étonnant, on constate en effet que sur les tapis rouges Eva Green fait la part belle aux robes longues et ténébreuses... tout a fait dans l'esprit McQueen. En tout cas, désormais il va falloir qu'elle se mette au Dior...