Chez Chanel, Gucci et Valentino, on peut admirer des modèles qui s'apparentent le plus à ce que les puristes appelleront « baby doll » : empiècement poitrine, taille gommée par le flou de la jupe, fluidité du godet… Ces tenues sont réservées au soir, car la moindre brise dévoilera l'anatomie de l'imprudente qui se risquerait à l'arborer sur le chemin du bureau, dans le métro ou durant une virée shopping…
La véritable baby doll se veut suggestive sur les dancefloors, réveillera les cocktails les plus guindés et pour les intrépides se prêtera au jeu du vent sur une plage tropicale. Follement féminine, elle n'en est pas moins assez risquée… Si néanmoins on désire la revêtir au quotidien, on choisit une longueur décente, on évitera ainsi de virer paranoïaque au moindre courant d'air…
L'été nous a fait découvrir une nouvelle coupe qui annonce le retour de la robe blouse. La robe prend une forme rectangulaire, le cintrage disparaît tout à fait, les jambes sont sublimées grâce au volume duquel elles émergent. Le risque « vent = catastrophe » disparaît, car les volants ont disparu. Cette version urbaine de la baby doll se porte en toutes occasions et supporte bien les variations de styles.
Minimalisme chic chez Catherine Malandrino. On joue sur les accessoires oversizes qui révèlent la simplicité de la robe. Manches, poches, broderies anglaises, plastron boutonné, le tout sur un modèle micro de chez Chloé. Ce genre de modèles se suffisent à eux-mêmes : hors de question de les surcharger, donc on mise sur les make up nude, sur les cheveux lâchés et sur des escarpins sobrement compensés. Sobriété d'un col Claudine détourné, chic à l'allure légèrement désinvolte, la version de Karl Lagerfeld à tout bon. On garde les collants si, comme Agyness Deyn, notre minois rock and roll met en abîme le coté fifille de la dentelle blanche, sinon on s'abstient.
La mini doll bijoux a fait couler beaucoup d'encre lorsque certaines starlettes ont décidé de lui offrir ses lettres de noblesse en la transportant sous les projecteurs des cérémonies officielles, damant ainsi le pion aux traditionnelles robes longues. Dans le style « baby doll luxueuse un brin rétro », Michelle Williams a été séduite par le modèle de chez Chloé, une robe Jacky Onassis qui semble avoir été revisitée par Klimt.
Si la majorité des robes n'ont paré que leurs corsages de pierreries, d'autres n'ont pas résisté à la tentation du all over… Chez Versace et Lanvin, on frise le total look Paco Rabanne : les robes sont entièrement recouvertes de brillants, elles scintillent de mille feux, se veulent glamour futuriste ou dark conceptuel.
Chassez le cintrage, dégainez les looks flous, c'est à ce moment-là que la ceinture opère son grand retour. À contre-courant de tous ceux qui veulent ériger la taille haute comme un diktat esthétique incontournable, la petite ceinture de l'été structure à merveille les robes un peu loose. Portée sur les hanches, à peine visible sous la taille blousante, elle vitamine n'importe quelle robe.
Ton sur ton chez Véronique Leroy ou dépareillée pour l'américain DSquared, elle ouvre de nouveaux horizons à la robe chemisier ou boule dont on ne savait plus que faire. Le modèle trop long ou informe devient tendance si on mise sur un cintrage subtil et discret, à vous de jouer !
Quel que soit la baby doll, ou la version de cette dernière que l'on choisit, on respecte quelques règles :
Plus la robe est chargée, plus on zappe l'accessoirisation.
Plus la robe est courte, plus on abuse de l'autobronzant.
Plus la robe est sobre, voir ennuyeuse, plus on mise sur l'oversize au niveau bijoux, sac, etc.
Et on apprend à se tenir élégamment, à sortir d'une voiture sans se la jouer Britney. Avec du micro, on se doit d'être classe sinon on risque de rejoindre toutes ces drôles d'Américaines dont les dessous n'ont plus aucun secret pour qui que ce soit… ©photo : Vogue
Par Lise Huret, le 10 juillet 2007
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