Raquel Zimmermann, en dépit de son nom à consonance germanique et de son physique digne d'une toile de Vermeer, est 100 % brésilienne. Elle vient d'ailleurs de la même région que Gisèle Bündchen. Cependant, son parcours est moins atypique que celui de sa consoeur.
C'est grâce à ses camarades de classe - qui la trouvent très grande et qui lui conseille de tenter sa chance dans le monde de la mode - que la jeune Raquel, alors âgée de 14 ans, pousse les portes d'une agence de mannequins à São Paulo. Elle est alors bookée et envoyée à New York, c'est là qu'elle croisera le chemin d'une chasseuse de têtes d'une agence parisienne : elle s'envole donc pour la France, où elle commence doucement à travailler.
Le succès n'est pas fulgurant, cependant elle décroche un certain nombre de contrats au Japon, qui lui permettent de se perfectionner. Cette carrière qui a démarré crescendo a appris à Raquel Zimmermann à rester humble et à prendre les choses pour ce qu'elles sont sans jamais leur donner plus d'importance qu'elles n'en ont réellement.
C'est dans ses racines brésiliennes qu'elle puise sa joie de vivre. Elle dit se sentir « tellement brésilienne »... Ce qui voudrait dire avoir un besoin irrépressible de rester optimiste, de rejoindre ses compatriotes dès qu'elle le peut, pour se lover dans ce qu'ils ont en commun : l'amour de la danse, de la musique et de la vie... Ses deux meilleures amies sont d'ailleurs des mannequins brésiliens : Jeisa Chiminazzo et Isabeli Fontana.
En 2003, elle intègre la dream team des modèles de Victoria's Secret. Le monde de la mode commence à s'intéresser à ce visage doux et angélique, à cette silhouette racée, fine et élégante. Elle devient celle qui illustre l'ère post Bündchen.
Elle enchaîne les défilés : Chanel, Prada, Hermès, Gucci, Max Mara, Versace, Fendi, Dior... Elle fait moins de bruit que certaines petites nouvelles aux physiques atypiques, telles que Gemma Ward ou Lily Cole, mais son image plus lisse, plus intemporelle séduit les photographes. Son professionnalisme vanté par tous lui vaut d'être respecté des photographes, qui aiment la modeler et la transformer selon les besoins des séances photo.
Depuis cet hiver, on a l'impression que Raquel est omniprésente : mannequin vedette de la campagne de Gap, silhouette de Chloé, égérie de la collection Viktor and Rolf pour H&M et visage surdimensionné sur les affiches promouvant les lunettes Chanel, Raquel est partout. Mais on ne s'en lasse pas, ni tout à fait une autre, ni tout à fait la même, la Brésilienne s'est imposé dans le paysage de la mode sans faire de bruit.
Il parait d'ailleurs qu'elle est ainsi, alors que ses collègues se complaisent dans le look grunge et very cool à force d'être loose, Raquel est toujours impeccable, classe, tirée à quatre épingles. Pour elle le mannequinat est un travail comme les autres et elle se doit d'être présentable. Cette vision, elle essaie de la partager avec les jeunes modèles qui débutent. Un peu grande sœur, elle les met en garde contre les tentations multiples auxquelles elles seront soumises dans ce métier : anorexie, grosse tête, manque de sérieux... Bref, Raquel Zimmerman fait un peu figure de bonne élève dans le monde de la mode, ça change des frasques de certaines...
La suite, elle l'imagine sereine, elle a conscience que tout peut s'arrêter du jour au lendemain. Cela ne l'inquiète pas, car pour l'instant elle n'a le temps de rien et commence à envisager avec envie les moments où elle pourra entamer le tour du monde dont elle rêve tant...