C'est un peu par hasard que la Moscovite s'est retrouvée dans les books de l'agence internationale IMG. L'un de ses amis photographe, qui avait décelé le potentiel de la jeune fille, prit l'initiative de proposer quelques clichés de la belle à IMG New York. Ce fut le point de départ d'une autre vie pour Sasha. Elle est alors étudiante en art et se promet à une carrière d'artiste peintre.
En effet, depuis son plus jeune âge, Sasha ne quitte pas ses crayons et gribouille carnet sur carnet... IMG New York, séduit par les photos de Sasha, l'envoie défiler pour Prada. Nous sommes en 2005, Sasha sera booké sur une dizaine de défilés, mais sera surtout remarquée par Miuccia Prada, qui en fera l'égérie principale de la maison italienne.
Les défilés terminés, elle fait une série de photo pour l'Officiel : un mois plus tard, elle est en couverture du mensuel... Le phénomène Sasha Pivovarova commence à s'étendre, sa ressemblance avec l'Australienne Gemma Ward ne fait que susciter plus d'intérêt pour cette jeune Russe sortie de nulle part.
Steven Meisel et Peter Lindenberg font partie de ceux qui s'intéressent de près à la nouvelle venue. Sous leurs objectifs, Sasha prend du galon, de l'assurance, et commence à réaliser ce qu'elle est en train de vivre. La suite se résume à un engouement généralisé pour Madame Pivovarova (eh oui, "madame" et non mademoiselle, car la jeune fille est mariée à un photographe Russe, Igor Vishnyakov).
Depuis 2005 elle est de tous les défilés et fait partie de toutes les campagnes de Prada... Cependant, si elle devait choisir, elle zapperait les shows pour se consacrer au travail plus intimiste des séances photo. Elle aime ce contact avec le photographe, cette synergie créative qui émane de leur duo éphémère. Car Sasha est avant toute chose une artiste : en backstage, il n'est pas rare de la voir assise par terre en train de dessiner ce que lui inspire son entourage.
Elle avoue même ne pas savoir parfois comment elle est coiffée ou maquillée, car elle est toujours perdue dans un livre ou penchée sur son carnet de croquis... D'ailleurs, sa passion semble vouloir être rejointe par le monde de la mode. L'Officiel a ainsi publié toute une série de ses dessins, tout comme le Harper's Bazaar... Sasha se sert de ses crayons comme d'autres utiliseraient un polaroid, elle immortalise en quelques traits ses rencontres et ce qui se passe autour d'elle.
Pas étonnant dès lors que les magazines s'intéressent à sa production, qui est en elle-même un véritable reportage "inside the place" ! En terme de look, Sasha reconnaît qu'il est difficile lors des shootings de ne pas repartir avec le portant sous le bras tant les pièces proposées sont fantastiques. Elle apprécie particulièrement le travail de Yohji Yamamoto, Marc Jacobs, Chanel et Chloé. Et parfois, elle craque et achète une pièce de leurs collections (elle reconnaît d'ailleurs qu'elle craque de plus en plus...).
Avec son mari, elle a décidé de vivre à Brooklyn, nouvelle place hype et arty de New York, elle y aime l'ambiance et l'énergie créative qui s'en dégage. Lorsqu'on l'interroge sur ses secrets de beauté, elle cherche de quoi satisfaire notre curiosité et déclare après quelques minutes de réflexions que ce doit venir du thé vert qu'elle boit régulièrement. Car point de vue crèmes et soins cosmétiques, elle est volage et teste sans cesse les petits nouveaux.
Si on la voit partout et que ça risque de durer, Sasha est restée quelqu'un de très naturel qui passe son temps libre dans les parcs, au musée ou devant la télé, qui rêve de fonder une famille et d'ouvrir une galerie d'art.