Matthew Williamson a grandi près de Manchester et y a fait ses études. Ce n'est qu'à l'âge de 18 ans que le jeune homme se rend à Londres pour tenter le concours d'entrée de la Saint Martins School. Il passe brillamment les épreuves de sélection et pénètre dans le saint des saints, la nurserie des jeunes espoirs de la mode. Très vite, son goût pour l'usage de la couleur ressort de son travail. Il affectionne par-dessus tout les teintes flashy et intenses, qui parent le vêtement de mille feux. Jaune fluo, rose shocking et vert acidulé font partie de sa palette de prédilection.
C'est sa collection de fin d'année qui va propulser le jeune Matthew bien plus loin qu'un étudiant de fin de cycle puisse l'espérer. Grâce à elle une assistante de Vogue, Plum Sykes, le remarque et le prend sous son aile. Elle ne le lâchera pas et sera quelque part sa bonne fée. Il décroche son premier job chez Georgina Von Etzdorf, une marque anglaise qui privilégie le traitement de la couleur dans ses collections.
Il s'envole ensuite vers Marni et Monsoon, deux labels où il peut peaufiner sa vision bohème chic de la mode. Deux ans après, Plum Sykes, qui sent chez le jeune designer un fort potentiel, le pousse à fonder sa propre griffe, ce qu'il fera en s'associant avec son petit ami, Joseph Velosa.
En 1997 il monte sa première collection, nommée "Electric Angels", pour la fashion week londonienne. Il parvient à convaincre les tops (qui avaient déjà pu admirer son travail chez Marni, ainsi qu'une première collection de sacs et d'écharpes qui avait eu son petit effet au sein du microcosme londonien) de défiler pour lui. Ses premières créations en nom propre sont donc présentées au public et à la presse par la fine fleur des mannequins de l'époque : Helena Christensen, Kate Moss et Jade Jagger.
Les modèles et les stars feront de ce moment une partie intégrante du parcours de Williamson, plébiscitant sans relâche son travail et son approche glamour-bohème du vestiaire féminin. Ses robes coupées en biais, à la fois gipsy et terriblement sexy, aux tissus naïfs et rebrodés, sont dès lors devenues sa signature, et ont été quasi instantanément adoptées et encensées par la critique.
Matthew Williamson dit puiser son inspiration au coeur de ses voyages, il affectionne tout particulièrement les étoffes chatoyantes des saris hindous, les parures birmanes et les envoûtants voiles balinais. Il aime également télescoper les genres et fusionner les cultures, afin d'obtenir un résultat cosmopolite, contemporain et en adéquation avec sa vison de la femme.
Il n'a pas de muse et se plait à esquisser dans sa tête la femme idéale qui pourrait porter ses créations, qui est une compilation de toutes celles qui l'entourent, qu'il rencontre ou qu'il admire… C'est avant tout la diversité qui l'inspire, et non les stéréotypes ou les diktats de beauté. D'ailleurs pour lui la beauté vient bien plus d'une sorte de confiance en soi qui rayonne de la personne que de la perfection physique.
A ses débuts, Matthew Williamson espérait être débauché par une grande maison française ou italienne, afin de perdurer dans le paysage et non de s'évaporer une fois l'euphorie de la nouveauté retombée. Malheureusement, il a dû faire ses armes avec sa propre griffe, faisant face aux difficultés financières que rencontrent inévitablement les labels indépendants. C'est seulement une fois que son nom fut établi et qu'il devint une référence que son ancien souhait se réalisa.
En 2005, Pucci, qui a vu en lui l'étoffe d'un homme pouvant redynamiser le style de la maison, lui propose de devenir son directeur artistique. Matthew Williamson accepte alors, à condition de pouvoir conserver sa propre ligne, l'accord est signé. Depuis, Pucci a gagné en fraîcheur et les collections de Williamson pour la griffe sont un succès.
Williamson travaille pour une maison italienne, habite à Londres et défile toujours à New York… La vie du designer est pour le moins agitée, mais cela lui plaît, d'autant plus que le succès est au rendez-vous. Les jeunes stars telles que Keira Knightley, Mischa Barton et Sienna Miller sont fans de ses tenus bobo-chic, et les rédactrices de mode en font leur chouchou.
En 2007, cela fait 10 ans que sa marque existe. Le styliste anglais a envie pour l'occasion de rentrer au pays et d'offrir à ses compatriotes une collection digne de son nom, destinée à une femme un brin british, mais surtout globe trotteuse et aux goûts éclectiques en matière de mode. Du pur condensé Williamson, qui a séduit son public, à coup de Prince et de toilettes bohèmes chic.
Loin de se contenter de ce défilé, Matthew Williamson avait également participé à l'initiative lancée par Canon et la Croix Rouge, qui avait proposé à des milliers d'internautes d'envoyer des photos de ce que représentait pour eux l'essence de l'Angleterre ou de l'Irlande. Ses photos ont été sélectionnées, et Williamson s'est inspiré de cette sélection pour créer une collection capsule et une ligne de parapluies…
Pour clôturer l'épisode Londonien, et parce que ses paires sont fiers de le compter parmi eux, une exposition lui est consacrée du 17 octobre au 31 janvier, au Design Museum de Londres. Elle retrace son parcours en s'articulant autour de 4 thèmes : « Global Extravaganza » « Mode de vie » « Couleurs et psychédélisme», et « Hyper-nature ». L'exposition se déplacera en France courant 2008.
La prochaine décennie semble s'annoncer plutôt bien pour Matthew Williamson, qui vient de recevoir l'appui d'un groupe d'investisseurs américains, ce qui va permettre à ce surdoué de la mode de voir grand et d'élargir ses perspectives d'avenir…
Par Lise Huret, le 07 octobre 2007
Suivez-nous sur , et
En tout cas , j'aime ce que lui degage ( par rapport aux photos que tu as mise ) et j'aime bien son travail dans ses collections !
P.s. : j'ai ate de lire ton point de vue sur la semaine des defilés parisien !