Lorsque Galliano et ses mannequins s'amusent, difficile de ne pas entrer dans le jeu. Quand un défilé de mode se transforme en saynète de cabaret, où les costumes valent leur pesant d'innovation et de glamour, on ne peut qu'être séduite. Si le décor est fort présent et les modèles en overdose d'expressivité, cela n'empêche pas de constater que le styliste s'est encore une fois surpassé.
Il a puisé son inspiration directement dans les années 30 : on croise ainsi des Louise Brook, et des petites filles de bonne famille aux joues roses croquant des pommes, ainsi que des élégantes venant d'Hollywood ou de la Nouvelle-Orléans. Les volants de mousseline rose shocking ou poudrée se font à la fois séducteurs ou enfantins, selon qu'ils parent un déshabillé près à twister ou une jupette corolle.
Le sérieux d'un tailleur se voit détourné par des détails ludiques, les pièces classiques voire coutures riches de broderies se marient à des éléments virevoltants ou ludiques qui dessinent une silhouette néo-élégante, mixant bonne éducation et folie girly. Les belles dames ont décidé de transformer leur sage cardigan en fourreau skinny ou coiffure enrubannée. Les manches se nouent de façon aléatoire et forment de nouveaux vêtements, entre détournement et customisation.
Puis le défilé se fait plus mode, plus ouvertement stylisé : les tailleurs Greta Garbo finement rebrodés font leur apparition, les baby dolls froufroutantes, plissées et scintillantes affolent le podium et les longues toilettes, entre belle époque et décadence, jouent les transparences impudiques. Les coiffures laquées s'ornent de larges fleurs ou de parures extravagantes… La fillette rieuse en socquettes blanches du début du show a laissé la place à des séductrices mi-garçonnes mi-fatales…
Les maillots de bains apparaissant de-ci de-là sont des petites merveilles vintage hautement désirables, et pour une fois plus d'une pièce de cette collection - une fois extraite de l'euphorie grisante du show - sera absolument et délicieusement portable…
©photo : Vogue
Par Lise Huret, le 08 octobre 2007
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