Lorsque la mode décide de jouer les trouble-fêtes, elle ne le fait guère à moitié. En effet cet automne, les manches des manteaux ne dépassent pas le milieu de l'avant-bras, celles des robes se veulent courtes, et lorsqu'une veste passe entre les mailles de la tendance, ses manches se voient roulottées sur le poignet. Autant d'appels du pied, de signaux très suggestifs à peine dissimulés, qui nous mènent à envisager très sérieusement l'acquisition d'une jolie paire de gants en peau de chevreau.
Les longs gants qui habillaient les princesses de notre enfance (ainsi que les belles aristocrates de nos romans d'adolescentes) sont permis, et même recommandés. À nous donc l'élégance et le charme que véhicule ce genre d'accessoires. De plus, le glamour - qui va de pair avec les longs gants - peut revêtir différents aspects et évoluer au grès de nos envies.
Remontés jusqu'aux coudes, les longs gants permettront ainsi d'oser les micros longueurs et les volumes xxl au niveau des manches, comme chez Sonia Rykiel. On pourra se permettre les manches papillons, les robes pull et ces fameux pulls manches courtes qui jusqu'alors étaient une hérésie, mais qui avec la démocratisation des gants xxl, deviennent des denrées appréciables ! Par ailleurs, toute manche longue un rien blousante se glissera parfaitement dans les fronces d'un gant plissé sur le poignet, conférant ainsi à l'allure une délicate touche rétro-hollywoodienne, comme chez Gucci.
En ce qui concerne les patelots et manteaux version ¾ attitude, on n'hésite pas à glisser un petit pull chaussette, qui seul ne ferait qu'affadir l'esprit du dit manteau, mais qui associé à des longs gants permettra de créer une subtile harmonie de matières, de teintes et de volumes, tout en réchauffant les plus frileuses. On opte pour du cuir, du noir du gris ou du pepsy, mais on évite la laine qui n'est point nouvelle et que l'on sera bien obligé de retrouver une fois la tendance belle dame envolée…
Si le style Rita Hayworth vous laisse de marbre, cela ne signifie pas que vous êtes condamnée aux engelures… En effet, si un pan de la tendance se veut ultra longue et glamour en diable, son versant se pense micro ou mini, biker ou new-look. Les petits gants, qui ne couvrent parfois que les doigts (comme chez Isabel Marant), ont en effet pris le contre-pied du xxl et dessinent une nouvelle façon d'aborder cet accessoire. Quel que soit le vêtement qu'on leur associe, ils seront mis en valeur que les manches soient courtes ou longues. Les "gants de doigts" feront leur petit effet, contrairement à ceux de formes plus consensuelles qui, s'arrêtant au poignet, se fondraient dans la masse.
On peut enfin penser les gants version biker, ajourés sur le dos de la main (très Karl…), en les portant avec une veste de smoking pour un effet rebelle chic, ou avec un ensemble très working girl (comme chez Céline) histoire de jouer sur les contrastes.
Lorsque l'on opte pour la version courte, on mise sur les couleurs : girly pour celles qui développent le style sixties ou profondes pour le new-look à la Marc Jacobs. Dans tous les cas, on évite le total look et on mixe les genres. Le must est sans conteste la jolie paire de gants en chevreau qui se patinera avec le temps...
Profitons de cet engouement pour une accessoirisation fine et suggestive, qui force l'allure et apporte un petit supplément de féminité pure. Les gants permettent de finaliser un look et de transformer la fashionista lambda en une femme de style.
Pour dénicher la perle rare, on pense aux créations de la Maison Fabre en vente au Bon Marché et aux Galeries Lafayette. Ou bien à la boutique Causse, située au 12 rue de Castiglione dans le 1er arrondissement, d'où proviennent les fameuses mitaines de Karl Lagerfeld…
©photo : Vogue
Par Lise Huret, le 26 octobre 2007
Suivez-nous sur , et