Richard Blackwell est celui qui distribue outre-Atlantique les bons et mauvais points fashion à celles qui composent la faune scintillante et très en vue des actrices, chanteuses, mannequins et autre people. Son jugement prend la forme de deux palmarès, classant en ordre décroissant les femmes les mieux habillées de l'année, puis les vilains petits canards de la mode.
Pour 2007, Blackwell a décidé de rompre avec l'hypocrisie ambiante qui consistait à épargner Victoria Beckham de toute critique trop virulente en matière de dress code, étant donné la provenance prestigieuse de 99% de son vestiaire. Le critique n'a ainsi pas hésité à placer l'épouse du footballeur en tête de sa "Worst Dressed of 2007 list", en employant des termes pour le moins véhéments pour décrire le personnage, comme "skinny-mini-monstruosity". Si les propos paraissent quelque peu excessifs, ils sont à la hauteur du camouflet que représente l'attitude des rédactrices de mode qui s'obstinent à placer photo sur photo de Posh dans leurs parutions, en la faisant passer pour une Kate Moss chic à suivre.
Victoria Beckham est assurément une femme au sens des affaires ultra aiguisé, et on ne lui enlèvera pas qu'elle a su faire de sa personne - et de son couple - une startup qui perdure. Froide et avisée, elle est également parvenue - à coup de régimes draconiens, de minauderies auprès des couturiers et de liasses de billets - à faire croire à la terre entière qu'elle possédait ce qu'on ne peut pourtant pas acheter : du style, de la classe, du chic et de l'allure… Pourtant engoncée dans du 32 fillettes, total lookée jusqu'au bout des ongles, Victoria a beau ne rater aucun it bag, elle ne parvient jamais à posséder la mode, et c'est même tout le contraire.
Que l'ancienne petite chanteuse britannique tente de se construire une image impeccable, qu'elle en devienne caricaturale et que sa silhouette s'approche plus d'un Michael Jackson au féminin que d'une fine sylphide n'est pas en soi ce qui nous empêchera de grignoter un macaron. Par contre, l'adoubement quasi sans faille dont bénéficie Victoria Beckham de la part de la sphère mode a quelque chose de glaçant. Car de Cavalli à Marc Jacobs, en passant par les pages "style" de nombreux magazines, Mrs Beckham était jusqu'alors parvenue à duper son monde…
Il était bon de recadrer les choses avec une once de bon sens, ce que Mr Blackwell a fort bien fait : Victoria Beckham n'est pas une icône de mode, elle n'a guère bon goût et ne possède pas ce petit plus qui permet aux Cate Blanchett et autres Reese Witherspoon de séjourner sur l'autre liste, la bonne.
Par Lise Huret, le 09 janvier 2008
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