Le décalage généré par le calendrier des défilés fait qu'il est parfois difficile de s'y retrouver : ces derniers nous présentent des modèles printaniers alors que nous désespérons de trouver une chapka, ou bien nous obnubilent à coup de liberty girly alors que nous venons à peine de saisir comment porter le jodhpur. Au final, nous n'aurons étrenné aucune des tendances esquissées lors des derniers défilés que ceux de la saison suivante nous lobotomiseront déjà le dressing… Néanmoins, au coeur de cette logorrhée modesque parfois cacophonique, on peut tenter de tirer notre escarpin du jeu.
Ainsi, lorsque pour la saison printemps été 2008, nous vîmes se profiler chez Lowe, Galliano, et Stella McCartney (et bien d'autres…) de frêles silhouettes parées de robes longuissimes, nous nous réjouîmes, sachant néanmoins pertinemment que l'exercice de style était bien plus une variation saisonnière en adéquation avec les envies de la clientèle qu'une véritable tendance.
Oui mais voilà, à la lumière des collections pre-fall qui viennent de se tenir aux quatre coins de la planète fashion, les couturiers ont pour la plupart choisi d'inviter le long en hiver. Dès lors, les longueurs estivales prennent une autre saveur : celle de l'expérimentation et de l'appropriation, nos effort stylistiques ayant des chances ? pour une fois ! - de ne pas se voir réduits à néant le 1er septembre venu. En apprenant à porter la robe longue cet été, nous prendrons ainsi de l'avance sur le dress code de l'automne prochain…
Par ailleurs, les saisons à venir risquent fort de jouer sur les différentes longueurs, afin de dessiner leurs nouvelles silhouettes. Qu'il soit ultra micro, retroussé aux chevilles ou maxi long, le vêtement désire rompre avec les codes qui classaient ses longueurs en fonction de critères sociaux. Les dimensions de la matière varient au grès de nos humeurs : aucune n'est à proscrire, toutes sont à revêtir…
Par Lise Huret, le 10 janvier 2008
Suivez-nous sur , et