Christian Lacroix pour La Redoute

Là où certains ne passent qu'une fois, tels que Lagerfeld ou Cavalli chez H&M, d'autres transforment le buzz marketing en partenariat prolifique à durée indéterminée. Stella McCartney et Christian Lacroix sont de ceux-là. En effet, alors que la première oeuvre avec succès pour Adidas, le couturier (pour la seconde fois) crée des pièces accessibles à tous sur le site de La Redoute…

Du Lacroix à la portée de tous les budgets, cela ne se refuse pas. C'est donc enthousiaste que nous renseignons dans notre barre de recherche l'adresse du lieu de résidence temporaire du styliste camarguais. A nous le style éclectique de ce génie de la couleur, à nous les accessoires ethniques et les coupes pointues…

Une page s'ouvre, et c'est la rousse Lily Cole qui nous accueille, nous proposant de jouer à un jeu virtuel qui nous permettra de découvrir la collection. A priori, cela semble original et ludique, et on sent que l'on va passer un délicieux moment en compagnie de la crème fashion. Lily Cole et Christian Lacroix, que demander de mieux ?

Cependant, les prouesses techniques des webmasters de la Redoute ont des limites, et l'esthétique de l'ensemble est un rien brouillonne. Non pas que nous soyons pointilleuses, mais à l'ère de la Wii, il est hasardeux d'être approximatif en matière de design interactif. D'autant plus que l'on se rend compte très vite que les stars de l'opération ne sont pas les vêtements eux-mêmes, mais bien plus le mobilier et la déco, autres dada du sieur Lacroix.

Allant de déconfiture en déconfiture, c'est déçues et sceptiques que nous visionnons le maigre vestiaire qu'il nous propose, composé d'un ersatz de sandales compensées (pâles copies de celles de son défilé), d'une cape K-Way banale et d'une paire de chaussettes "Joue-là comme Beckham". Capeline en paille et gilet sans manches improbable viennent compléter une micro collection pour la moins basique, pour ne pas dire indigne du maître.

Sous le choc, telle une fashionista perdue dans les cabines d'essayage virtuelles d'H&M, nous nous empressons de refermer cette parenthèse masstige, qui finalement ne méritait pas le détour…