C'est lors du défilé printemps-été 2008 d'Anna Sui que nos baromètres stylistiques commencèrent à s'affoler. Sur le podium new-yorkais, c'est une véritable avalanche de jeunes punkettes férues de rayures en tout genre qui investirent notre champ visuel. Alors que les lignes verticales et horizontales sont réputées pour leurs effets d'optique à haut risque pour la silhouette, nous les avons vus envahir tailleurs et robes légères, faisant complètement fi de la parcimonie à laquelle nous les avions habituées…
En outre, loin d'être une lubie isolée, les rayures se sont invitées chez un bon nombre de designers. Qu'elles soient larges et très sages chez DKNY, Tim Burtonesques pour Rick Owens et Dior, fantaisies chez Marc Jacobs ou marines pour Jean Paul Gaultier, leur présence incontestée sur les shows majeurs leur à permis de se faire désirer par les fashionistas.
Pourtant, rien de moins simple que de transformer ces tracés rectilignes en quelque chose de flatteur. Les traits verticaux proposés par Paul Smith restent en effet rédhibitoires, car en dépit de leurs propriétés amincissantes, ils seront toujours assimilés aux pyjamas de pensionnaires et aux traversins de nos colonies de vacances. C'est pourquoi il nous est quasi impossible de leur trouver un quelconque potentiel esthétique.
Cependant, les rayures horizontales, plus prisées et surtout plus habituées à notre dressing, pourront être portées sans trop de dommages collatéraux. On replongera donc avec délice dans nos bonnes vieilles marinières, et on troquera notre tee-shirt loose pour l'une d'entre elles afin de nous la jouer Lily Allen se prenant pour Kate Moss. De plus, étant donné le caractère classique de la rayure horizontale, on pourra se permettre de donner leur chance à des duos de couleurs inédits, comme le rose/orange ou le violet/vert, et célébrer ainsi les 40 ans de la maison Sonia Rykiel.
Même si les rayures verticales et horizontales sont bien connues de la fashionista, c'est leur conjugaison sur un même vêtement qui peut la troubler. En effet, cet été les rayures se mettent à tourner carré, dessinant de drôles de labyrinthes aux effets d'optique surprenants, qui leurs confèrent une aura désirable. Mixée dans tous les sens, la rayure n'impacte plus notre IMC et crée un imprimé à part entière.
Au final, si l'on hésitera pas à adopter le look matelot branché en associant marinière et veste de smok', on ne passera pas non plus à côté des rayures rectangulaires à la Nicky Hilton, qui ont le bon goût de nous changer des fleurettes. Quant à celles qui ne démordent pas du côté classique de la rayure, elles pourront toujours s'inspirer du très smart black and white de Mrs Cruise…
©photo : Vogue
Par Lise Huret, le 18 mars 2008
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des rayures "normales" !