Cette photo d'un mannequin vitrine quelque peu étrange illustre à merveille notre frilosité lorsqu'il s'agit de décomplexer cette vieille dame qu'est la mode française, contrairement aux nippons qui n'hésitent pas à proposer au grand public une fusion entre art et prêt-à-porter. Adieu les sages portants insipides, les allées épurées jusqu'au snobisme… au Japon, la création infuse large et ne se limite pas au produit, ce dernier n'étant en réalité qu'un rouage du concept.
Si en France quelques grandes griffes font de leurs vitrines de jolies saynètes forçant l'admiration (de par l'harmonie qui s'en dégage), mis à part un mannequin à la gestuelle inédite, rien ne donne réellement le frisson. La mode ici n'est plus un jeu : elle oscille entre pièces inaccessibles, marques qui - à force d'être trendy - se clonent à l'infini, et petits créateurs étouffés par le système. Le tout finit par rendre le paysage moribond…
Pendant ce temps, à Londres et Tokyo la machine continue de tourner, les ateliers se transforment en laboratoires et les matières textiles deviennent prétextes à de multiples recherches, tant esthétiques qu'artistiques, voire même sociologiques. Leur influence est telle que les stylistes occidentaux font régulièrement le déplacement afin de se nourrir de ce foisonnement créatif, tandis que les jeunes Japonais - ayant digéré l'héritage couture la France - deviennent le fer de lance de l'avenir…
Par Lise Huret, le 19 mars 2008
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Quant a Londres ... vive les Deacon , Kane et Pugh !