Sa collection automne-hiver 08/09 fut un véritable instant de modernisme épuré, en adéquation avec les contradictions de la créatrice qui, appréciant autant l'homme que la femme, aime mêler leurs vestiaires, liant ainsi rigueur et légèreté. Cependant, l'ensemble reste destiné à un public averti, sachant apprécier la radicalité de la coupe et la féminité en filigrane.
En travaillant pour les 3 Suisses, Véronique Branquinho a dû relever un challenge de haut vol : conserver son style, tout en le rendant lisible et accessible à la majorité des femmes. Les pièces ne sont donc ni trop conceptuelles ni élitistes, la créatrice - grâce au talent qui est le sien - ayant su faire cohabiter matières nobles, coupes racées et palettes chic, sans pour autant tenir à distance la fashionista lambda.
La veste de smoking possède ainsi cette touche so Branquinho qui en fait une pièce casual smart et diablement hybride : un format masculin émaillé de détails subtilement féminins. Pour ce qui est de la cape, déclinée en beige chiné et en noir avec ses manches ¾ et son volume trapèze, elle pourrait bien être l'un des musts de la rentrée. Quant aux autres pièces de ce mini-vestiaire, elles possèdent toutes les gènes d'une élégance intemporelle, emprunte de sobriété et de justesse.
Par ailleurs, pour les inconditionnels de la griffe (ou pour ceux qui découvriront grâce à la VPC une créatrice plaisante et intrigante), le MoMu d'Anvers accueille jusqu'au 17 août l'exposition "Moi, Véronique Branquinho toute nue". La styliste y a elle-même mis en scène une rétrospective de son travail, qui ne se cantonne pas à la mode pure.
En effet, Véronique Branquinho est aussi passionnée par la musique (c'est d'ailleurs elle qui compose la bande-son de ses défilés) et le cinéma (elle crée régulièrement des costumes pour le 7e art et la photographie). Prendre un ticket pour cette exposition revient à assister au striptease pudique d'une des créatrices les plus exigeantes envers la mode, qui gagnerait à être davantage connue du grand public…
Par Lise Huret, le 16 juin 2008
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