Loin des influences rock ambiantes, nous plongeons ici dans la douceur existentielle d'un monde utopique, où seul le bien-aller du vêtement est de mise, où les tendances n'ont plus cours, où la beauté prévaut sur la branchitude et où le tailoring se conjugue en finesse...
Sur le podium, hommes et femmes se succèdent, présentant des atours épurés, en prise directe avec une élégance intemporelle. Taille haute pour les dames, costume short pour les messieurs, en lin moiré, flanelle fluide et maille cosy, les silhouettes s'entrecroisent sans heurter la continuité d'un défilé en total harmonie.
Déclinant la notion de classique en en oubliant l'aspect ringard, Swaim et Christina Hutson nous proposent de passer entre les gouttes de ce qui se démode, afin d'acquérir un style au long cours, indubitablement flatteur. Longilignes à l'extrême, romantiques comme il se doit pour des brunchs printaniers ou ouvertement chics pour un déjeuner en ville, les looks flirtent avec le sans-faute.
Emprunt de cette rigueur masculine - dû aux antécédents des Hutson - la collection est exempte de toute fioriture accessoire. Du coup, l'ensemble est direct, évident... Le vêtement devient alors un compagnon plus qu'un faire-valoir, s'oublie au profit de l'allure, se fondant avec celui ou celle qui le portent.
Seul "clin d'œil mode", la coordination des couleurs entre socquettes et sandales (qui pourrait être reprise par les fashionistas) est bien partie pour être l'un des micro points forts de la saison prochaine. Ce défilé permet à ce duo créatif de sortir de l'ombre, en mettant à l'honneur ce que nous aurions parfois tendance à délaisser : l'incisive évidence de la simplicité...
©photo : Vogue