À mi-chemin entre le costume à l'entrejambe abaissé et le pantalon cigarette, les créations Givenchy sont parvenues à séduire les jeunes femmes férues de mode, telles qu'Emmanuelle Alt (Vogue). Bien loin de l'esthétique baba, elles ont su leur conférer une urbanité évidente.
Hors podium, le sarouel signé Tisci - qu'il soit en cuir souple ou en simple drap de coton - devient ainsi l'une des pièces phares d'un look faussement sage, empreint d'une élégance nonchalante et déjouant la morosité d'un ensemble classique. Celui-ci se porte en lieu et place du traditionnel slim noir ou du pantalon fuselé, qui sont d'ordinaire les corollaires du trio tee-shirt loose/petite veste ajustée/talons aiguilles qui fait fureur sur les lianes parisiennes.
Par ailleurs, afin de gommer toute réminiscence pseudo-ethnique, on conjugue cette pièce néo hype avec une extrême sobriété, et on ne la porte qu'en version charbon. De plus, ayant été souvent trop près du point de non-retour fashion (pour cause de dress code non adapté), le sarouel d'hiver ne souffre plus que les souliers très haut perchés, qui seront d'ailleurs la seule fantaisie qu'on lui autorisera.
Il s'agit ensuite de parvenir à mixer les genres afin de lui insuffler en filigrane une âme rock and roll, qui ne doit cependant pas être clairement évidente. On boude ainsi toute fioriture estampillée Pete Doherty : exit les sautoirs tête de mort, les foulards grunges et les wayfarers de soleil. On leur préfère le subtil charme d'un jersey de coton usé et la perfection d'une veste fleurant bon les ateliers de Savile Row.
Autrement dit, on s'inspire de cette grande fille élancée à la mise ultra naturelle, qui parvient avec ce modèle Givenchy - tout sarouel soit-il - à avoir une allure divine, très faussement girl next door. Il faut dire que la belle n'est pas pour rien rédac'chef mode de Vogue Paris...
Par Lise Huret, le 26 septembre 2008
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