Luella Bartley

Celle qui avait remporté en 2000 l'Award du Britain's Young Designer of the Year vient de recevoir pour la deuxième fois celui du meilleur designer de l'année. La boucle est donc bouclée : Luella Bartley entre définitivement dans le sérail des stylistes britanniques incontournables, aux côtés de Vivienne Westwood et Stella McCartney...
Luella Bartley
Même si son style punk acidulé et terriblement british a su séduire quasi immédiatement la sphère mode, Luella Bartley n'était pas destinée à venir saluer à la fin du show. Elle est née à Stratford-upon-avon (tout comme Shakespeare) en 1974. Loin de Londres, elle mène une enfance de fille de divorcés, auprès d'une mère se débrouillant tant bien que mal pour boucler les fins de mois. Son père quant à lui vit dans le Devon, possède des chevaux et évolue dans un univers très éloigné de celui de sa fille. Cette dernière tentera longtemps de se faire accepter par ce père lointain, d'où plus tard le titre de ses défilés : "Daddy, I want a pony" ou "Daddy, who were the Clash ?"
Collégienne, Luella n'est ni une bête de mode, ni une élève modèle. Les garçons l'intéressent d'ailleurs plus que les livres de classe, mais elle ne fait pas partie des filles "cool" et aspire à s'évader. Sa venue sur Londres pour suivre des cours de journalisme de mode à la Saint Martins School va radicalement changer sa vie. Elle devient alors un véritable oiseau de nuit et refait le monde aux côtés de Katie Grand, Giles Deacon, Kate Moss ou encore Sadie Frost.
Lorsque le journal "The Evening Standard" lui propose un poste de journaliste, elle saisit sa chance au vol et quitte les bancs de la Saint Martins School. Elle affinera ensuite sa plume chez "Dazed and Confused", puis "The Face", avant d'atterrir au Vogue UK.
Défilé Luella Printemps/été 2008
Au cours d'une soirée arrosée, son amie Katie Grand la met au défi de créer sa propre ligne de vêtement. Luella décide alors de la prendre au mot, et se met immédiatement au travail. Si certains s'étonnent de cette transition rapide et risquée, Luella réplique qu'elle restera toujours un designer un peu à part, couchant toujours par écrit la trame de sa collection avant de toucher aux matières, alors que les autres démarrent des tissus pour ensuite en tirer une histoire.
N'ayant guère les moyens de s'offrir une place sur les podiums de la fashion week, elle choisit de présenter sa première collection ("Daddy, I want a pony") dans l'appartement d'un ami. Cela n'empêche pas son style brit punk de soulever l'intérêt de la sphère mode, si bien que dès la saison suivante Luella obtient sa place sur les podiums londoniens…
Cette fois-ci, tous les éléments sont réunis pour que Bartley brûle les planches. Ses amies ont en effet rameuté le Tout-Londres à son défilé "Daddy, Who Are The Clash ?", qui propulse Luella au sommet de la coolitude hype. Elle décroche alors l'Award du Britain's Young Designer of the Year, puis s'envole vers Milan en 2001 afin de sortir de la confidentialité Londonienne. Elle ne trouve cependant pas ses marques sur le sol italien ; elle décide donc de tenter l'aventure de l'autre côté de l'Atlantique et pose ses valises à New York.
Défilé Luella Printemps/été 2009
La fashion week new-yorkaise l'accueille alors à bras ouverts : lorsque Gisele Bündchen ouvre son premier défilé munie d'un sac Luella pour Mulberry, l'impact est immense. L'association du top modèle le plus convoité et d'un sac ayant tout du it bag focalise l'attention internationale sur la jeune styliste britannique.
Alors que Luella est plébiscitée de toute part, la venue de son premier enfant (avec son compagnon le photographe de mode David Sims) va quelque peu changer son existence. Fêtarde invétérée, insouciante et encore adolescente dans l'âme, elle est rappelée à la réalité lorsque son petit garçon d'à peine quelques semaines tombe de la table à langer. Les services sociaux s'en mêlent et la jeune mère prend conscience que le temps des responsabilités est bel et bien arrivé.
Cet accident amène la styliste à devenir vraiment mère, à suivre son instinct et finalement à se faire plus confiance. Son corps change, la brindille noctambule devient une femme aux courbes épanouies qui, portée par l'amour des siens, ose de plus en plus niveau stylistique. En 2003, elle développe une ligne d'accessoires financée par Club 21, qui croit au potentiel bankable de la jeune femme depuis le buzz du sac Gisèle. Peu après, les vêtements suivent et la licence Luella devient hautement rentable.
Luella Bartley
En 2006, elle ravit le coeur des fashionistas (et flatte leur portefeuille) en dessinant pour Target une mini collection, avant de remporter le Elle Style Awards' British Designer of the Year. L'année suivante, à l'occasion de la saison printemps-été 2008, Luella décide de revenir à Londres. Son retour est triomphal et s'accompagne de l'ouverture d'une boutique sur Brook Street.
C'est d'ailleurs avec cette présentation rock à souhait, surchargée d'imprimés liberty destroy et dopée à la sauce girly geek que Luella rafle définitivement la mise. Elle est l'événement de la saison, son style est reproduit dans la rue de New York à Tokyo en passant par Paris et le gotha des starlettes s'arrache ses robes de pom pom girl... Elle reçoit alors l'award du Designer of the Year du magazine Glamour puis développe ses points de vente à l'étranger. En parallèle, aussi fan de surf que son compagnon, Luella est sollicitée par O'Neil pour concevoir une mini ligne de vêtements sportswear.
Luella Bartley
En dépit d'être l'une des femmes les plus adulées du moment, elle privilégie sa vie de famille et apparaît désarmante de simplicité lors des interviews. Son style no make up et chevelure décoiffée est devenu sa marque de fabrique : Luella est une fille cool. Mère de trois enfants, elle partage son temps entre une résidence dans l'Highbury et une grande ferme en Cornouailles, où elle mène une vie saine basée sur des préceptes bio.
Celle qui est parvenue à mêler références british et fraîcheur décadente avec talent et subtilité tout en s'offrant un foyer digne de ce nom sait décidément plus que quiconque comment faire de son quotidien un vrai conte de fées…
Par Lise Huret, le 04 décembre 2008
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10 commentaires
Tous les commentaires
DessieIl y a 16 ans
Respect! En voilà au moins une qui ne se la joue pas "néo Coco Chanel"! Design et matière frais, féminins, authentiques. J'ai preque envie de dire, aussi atypiques qu'elle même.

Très plaissant.
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just for youIl y a 16 ans
j'adore c'est rtès frais, très féminin, très classe tout en restant cool, grand respect pur cette maman....
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Tendance-ModeuseIl y a 16 ans
Ah mais les prix pleuvent en cette fin d'année pour nos créateurs favoris !
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FlavorIl y a 16 ans
Tout à fait ce qu'on aime!
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SarahIl y a 16 ans
J'adooore Luella!!c'est si beau, original, bucoloique et moderne à la fois!!
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SohoIl y a 15 ans
C'est curieux comme les designers peuvent d'une saison à l'autre nous faire ressentir des sentiments complètements différents. Autant l'épisode geekette girly que Luella Bartley avait proposé il y a quelques saisons m'avait complètement séduite, autant depuis j'ai du mal à accorder du crédit à sa vision british décalée de la mode. J'aimerais qu'elle revienne à des choses plus portables, moins tirées par les cheveux. J'aimerais en effet pouvoir m'habiller en Luella sans paraître déguisée.
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AnnieIl y a 15 ans
Je suis hyper mais hyper déçue !!!! C'est quoi cette collection qu'elle nous a faire à Londres ? Il est passé ou son style d'Anglaise délurée un peu geek sur les bords ?
Je m'attendais à une explosion de nouveau volumes déjantées, de couleurs pepsy et de pièces super désirables, à la place j'ai eu le droit à un vieux remake des archives de Balenciaga... Il faudrait dire à Luella Bartley que n'est pas Nicolas Ghesquière qui veut !
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AgatheIl y a 14 ans
C'est pas possible que Luella Bartley arrete sa marque, je ne peux pas le croire. C'est ma créatrice préférée et de loin !!! Zut, comment des créateurs bien plus loufoques peuvent continuer d'exister quand des filles comme Luella Bartley ne trouve plus assez de financements ? Moi je préfère 100 fois plus Luella que Christopher Kane .
J'avais adoré sa collection de geekettes avec les petites jupes fleuries et les grosse lunettes à montures noires.
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nuriamart@hotmail.comIl y a 14 ans
I heard that Luella Bartley had to close her business late last year??? Is she back?
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Luella ForeverIl y a 14 ans
Je suis comme tout le monde dans les commentaires, je suis complètement dégoutée que Luella ai arrêté sa marque. Le défilé Luella, c'était vraiment le moment fort de la fashion week de Londres.
Ses fringues étaient portables et super jolis et ils ont disparus et alors que ceux de Christopher Kane ou Gareth Pugh qui sont complètement barrés sont toujours là...
C'est trop injuste !!!!!!!!
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