En guise de décor, une immense toile s'étend au fond du catwalk, sur laquelle sont diffusées en continu des images de tricots... Le message est clair : cette saison, il s'agira de réchauffer les fashionistas angoissées par un contexte économique tendu, en les emmitouflant au creux de multiples couches protectrices et cosy.
Le premier passage annonce ainsi la couleur, Angela Missoni n'hésitant pas à accumuler cagoule capuchon, veste d'homme, gilet oversize et écharpes longuissimes sur un même look, rendant celui-ci quelque peu anarchique. Cependant, misant sur une palette de couleurs douces et accessibles, les ensembles - aussi surchargés soient-ils - gagnent en harmonie visuelle et esthétique.
Au fil du défilé, la femme Missoni s'avère être une demoiselle sujette à une frilosité excessive, mais également nostalgique de la période hippie. Que ce soit avec ces longues vestes masculines se parant de motifs fleuris ou avec ce duo short en tweed/top en mousseline évoluant vers des robes courtes imprimées, la constante est la même : les modeuses empilent les couches afin de se sentir protégées d'un extérieur hostile.
Au passage, si les silhouettes balayant le podium de leurs longues et multiples écharpes auront quelques difficultés à faire de même dans les couloirs de la ligne 1, la réussite commerciale de la collection est malgré tout quasiment inéluctable. En effet, une fois allégés de quelques strates, les looks s'avèrent des plus faciles à vivre, et cela sans perdre de leur aura fragile et douillette. Sans parler de cette écharpe tube qui a toutes les chances d'être rapidement en rupture de stock…
Par ailleurs, si la styliste pare ses modèles de diverses couches de maille (leur permettant d'éviter de passer par la case manteaux), elle leur concocte également quelques toilettes plus féminines. C'est ainsi qu'apparaissent à la fin du show mini jupes lamées, shorts dorés et robes façon Rodarte, permettant aux hippie girls de miser sur une séduction plus évidente…
©photo : Vogue
Par Lise Huret, le 27 février 2009
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