C'est désormais une évidence : le sarouel oversize fera partie intégrante de la silhouette phare de l'été. De nombreux défilés en ont ainsi donné leur version, érigeant au rang d'incontournable ce pantalon fluide, le plus souvent froncé à la taille et aux côtés arrondis. Alors que Derek Lam le pense en mode glitter surplombé d'une veste floue, Mac Gibbon pour Chloé en propose une variation plus chic, en rehaussant son modèle arabisant d'un top cintré et ajouré. Quant à Ralph Lauren, il choisit de tenter le look casual safari...
Si les deux premiers modèles peuvent prêter à réflexion, le harem bermuda est à bannir immédiatement du paysage fashion. Car si l'on peut tenter de chiciser un harem pants, sa version courte est tout simplement une hérésie. En effet, miser sur un volume blousant sans permettre à ce dernier d'être compensé par une longueur de jambe risque de projeter n'importe quelle modeuse en plein écueil esthétique...
Les modèles de type Ralph Lauren et Alexander McQueen (voir ci-dessous) sont donc à exclure sans tergiverser. Quant au sarouel oversize, plus consensuel, il confronte la fashionista à un dilemme cornélien : honorer comme il se doit la tendance ou bien privilégier le bon sens et ainsi renoncer à un arrière-train peu flatteur.
Pour saisir un peu mieux l'ampleur de la crise mystique dans laquelle se trouve actuellement la gent féminine, il suffit d'aller jeter un oeil du côté des cabines d'essayage de nos magasins préférés. Le samedi après-midi, il n'est pas rare d'y voir une cliente - un tant soit peu au fait des tendances - se ruer sur le premier sarouel venu, l'essayer, l'adorer, jusqu'à croiser le regard mi-goguenard mi-irrité de l'Homme, lui rappelant que la mode s'arrête là où le ridicule commence...
Ce dernier ne ferait-il pas sur le coup preuve de lucidité, là où nous sommes encore aveuglées par les silhouettes entrevues sur style.com ? Déconnecté des tendances, il a souvent un avis plus sain, simplement basé sur ce qui nous flatte ou non. Or, il faut bien reconnaître que le sarouel demande un certain temps d'adaptation avant d'être apprécié : si de face, ce dernier nous dessine une silhouette potentiellement élégante, côté pile, les choses se corsent...
Dès lors, il est nécessaire d'appliquer quelques règles simples si l'on veut pouvoir réconcilier séduction et pulsion hype...
- À moins d'être une jolie Suédoise filiforme d'1m80, on associe toujours le sarouel à des hauts talons. Hors de question de lui laisser vivre une existence baba cool sur nos gambettes...
- On privilégie les tops structurés en claire opposition avec la fluidité du reste de la silhouette.
- Si l'on désire obtenir une allure casual chic, on peut associer un harem pants taille haute avec une chemise floue ou une blouse diaphane glissée à l'intérieur.
- On évite les modèles expérimentaux (cf. combinaison sarouel YSL) : comme chacun le sait, le trop est l'ennemi du bien, donc on fait soft...
- On choisit un modèle dont la fourche ne descend pas jusqu'au sol. Il faut éviter qu'elle aille au-delà d'un trois/quart cuisse.
- On mise sur des matières nobles ou naturelles, et on fuit comme la peste les viscoses bas de gamme, les faux satins ou les tissus stretch informes...
Autant, comme tu le dis, sur une jolie suédoise à la silhouette filiforme, j'aime bien, mais sur moi qui ne dépasse pas 1m65 avec qlq rondeurs, ça le fait moyen moyen...
On verra bien !