Si depuis quelques saisons, certaines griffes - telles que Zadig & Voltaire - se sont entichées du cachemire, aucune n'est pour l'instant parvenue au niveau d'exigence et de qualité que l'on constate dans les boutiques Eric Bompard. Il faut dire que ce dernier, ex-PDG d'une société spécialisée dans la micro-informatique, est un passionné refusant toute concession lorsqu'il s'agit d'offrir le meilleur des cachemires à sa clientèle internationale.
Tout commence dans les années 80. Eric Bompard est en voyage d'affaires dans le désert de Gobi lorsqu'il découvre une drôle de petite chèvre, la Capra Hisca, dont le poil long et duveteux lui permet de résister aux températures glaciales sévissant en Mongolie. L'homme d'affaires y voit rapidement une matière potentiellement bankable et décide de se lancer dans le cachemire mongol.
Pour cela, il s'associe avec le groupe Erdos (qui gère plus de la moitié du marché mondial du cachemire), afin que celui-ci lui fournisse la matière première et prenne en charge la production. La griffe Eric Bompard voit ainsi le jour en 1985, avec pour ambition de proposer des modèles en cachemire d'excellente qualité. Il décide alors de mêler des techniques d'artisanat d'exception à cette noble fibre venue d'ailleurs, ce qui au fil des années va le consacrer leader sur le marché hexagonal du cachemire.
Chez Bompard, pas de coupé cousu, comme on peut le voir sur la grande majorité des pulls en cachemire ayant récemment inondé le marché du prêt-à-porter branché. Chez ce puriste, chaque pièce est "tricotée, diminuée et remaillée", afin d'obtenir un tombé et un confort incomparable.
Au coeur de cette niche de luxe, Eric Bompard s'est ainsi attiré les bonnes grâces des addicts aux produits de qualité, ne rechignant pas à dépenser au minimum 100 euros pour une pièce amenée à durer. Du coup, en plus de 25 années d'existence, la marque a vu sa production se démultiplier, pour arriver aujourd'hui à un chiffre d'affaire de 45 millions d'euros.
Ceci dit, sous l'impulsion d'un PDG affirmant avoir l'obligation d'être ambitieux, la griffe ne semble pas avoir fini de se développer. En 2007, on a ainsi vu s'établir sur les Champs Elysées un mégastore de 600 m2 appelé à devenir le temple du cachemire. De leur côté, la Suisse, la Chine et l'Angleterre possèdent désormais elles aussi leur boutique Eric Bompard.
Par ailleurs, conscient de l'importance d'amener un public plus jeune vers ses produits, le bureau de style de la marque dessine de plus en plus de modèles dans l'air du temps, aux côtés des classiques de la maison.
Sans parler de la stratégie de communication de la société, qui vient de confier à la chanteuse Katie Melua le rôle d'égérie de la saison automne/hiver 2009-2010, probablement pour conférer un certain twist au nom Eric Bompard. Malheureusement, le résultat s'avère plutôt décevant, les photos de la jeune femme faisant dramatiquement penser à une mauvaise série de la Redoute.
Afin de coller à son image, la griffe devrait plutôt se contenter de ses visuels mettant en scène la vraie mascotte de la marque : la mythique chèvre du désert de Gobi. Le slogan accompagnant ceux-ci se suffit d'ailleurs à lui-même : "Un cachemire Bompard est une chèvre qui a réussi"...
Néanmoins, dans une société où le vêtement est devenu jetable, la qualité des cachemires Eric Bompard pourrait à elle seule servir de publicité. À l'heure actuelle, il est en effet rassurant de pouvoir s'offrir une pièce qui ne bougera pas et deviendra un fidèle allié.
On n'hésitera donc pas à renoncer à deux ou trois virées chez H&M, ce qui nous permettra de nous offrir un pull-over col V noir Eric Bompard, qui accompagnera parfaitement nos slims et mini jupes en cuir de la saison...
Site officiel : https://www.eric-bompard.com
Par Lise Huret, le 25 août 2009
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Melle Agnès avait déclarer dans une interview qu'elle pourrait passer sa vie dans du cashemire... et elle n'est pas la seule.
Au passage, si quelqun sait si l'on peut trouver une boutique Bompard a Lyon, je suis preneur de l'adresse !