Entre leur collaboration avec le Comptoir des Cotonniers et leur présence aussi bien sur le défilé Jean Paul Gaultier automne/hiver 2010 qu'aux pieds des mannequins en backstage durant la dernière fashion week, les Doc Martens peuvent se targuer d'avoir réussi leur come-back.
Oui mais voilà, ces bottines aux surpiqûres jaunes étant encore associées - dans l'inconscient collectif - à de multiples images toutes plus datées les unes que les autres, il était fondamental d'édicter une petite liste de do and don't sur le sujet, de manière à éviter quelques expériences fâcheuses. Car si les petites Anglaises et certaines fashionistas filiformes peuvent se permettre de mixer leurs Docs à des vêtements hétéroclites (dignes du film Absolutely Fabulous) sans que l'on n'y trouve rien à redire, le commun des mortels se devra de suivre quelques règles...
Tout d'abord, on évitera sans aucun regret les modèles montants au-delà de 8 trous. En effet, si les cuissardes sont dans l'air du temps et que Jean Paul Gaultier a imaginé une doc allant au-delà du genou, ce genre de digression goth-punk ne peut raisonnablement rien amener de bon. Il faudra donc opter pour un modèle englobant la cheville et s'arrêtant au début du mollet.
Niveau couleurs, on note que le noir reste un choix peu risqué, qui nous permettra d'adopter de nombreux styles différents. Le blanc peut lui aussi être envisagé, à condition de le traiter en douceur et non en contrastes (on le mariera alors à un jean cigarette immaculé surplombé d'une chemise en jean délavé et d'un maxi gilet perle sans manches).
Par ailleurs, la teinte tabac se mariant à la perfection aux kaki, bronze et autres vert jungle (des couleurs qui nous font rêver depuis le dernier défilé Balmain), elle pourra elle aussi être plébiscitée pour cet hiver. On laissera par contre les déclinaisons fluo aux night-clubbeuses adeptes de la dégaine eighties et les graphismes en tous genres aux originales assumées (dans le domaine de la doc imprimée, seuls les modèles fleuris et patinés par les années pourront s'intégrer joliment à une allure boho rétro à la Iekeliene Stange).
Concernant le dress code 09/10 applicable aux Doc Martens, on s'inspirera comme souvent du mantra "Less is more", ce genre de chaussures apportant suffisamment de caractère à une tenue pour que l'on ne soit pas obligé de la surcharger. On s'imposera également une contrainte supplémentaire en prenant garde de ne pas tomber dans des styles trop connotés. On oubliera ainsi les total looks loose noir charbon ainsi que ceux s'emparant de l'imprimé léopard, tandis que l'on brûlera nos mini-jupes écossaises (afin de de pas ressembler à cela). On prendra également soin d'éviter les pièces trop grungy ou trop japonaises goth'.
Par contre, on mettra l'accent sur des looks élancés, tour à tour classiques, casual, warmy ou légèrement rock. On pourra ainsi se composer une dégaine faussement sage mettant en valeur une paire de Doc Martens - 8 trous ou basses, noir réglisse ou chocolat - en misant sur des matières nobles telles que le tweed ou la soie. On pensera alors à mélanger blazer caramel, blouse blanche, short denim taille haute, snood anthracite, collants opaques noirs et Doc, faisant ainsi twister l'imagerie preppy.
Par ailleurs, le trio slim délavé/sweat gris/blazer noir réchauffé d'un bonnet noir à fines côtes nous permettra d'échanger nos sempiternelles Converses contre une paire de Docs, et cela sans perdre au change. De leur côté, les bottines marron pourront nous amener à composer de chaleureux camaïeux de couleurs à la Missoni. Elles intégreront ainsi de nombreuses silhouettes, telles que slim kaki/cardigan lie de vin loose/tee-shirt café au lait flou/maxi gilet caramel chiné, ou encore leggings taupe light/cardigan oversize nude/tunique loose bleu ciel/pardessus châtaigne/snood camel.
Les inconditionnelles de la dégaine rock pourront quant à elle oser le total look noir, à condition de jouer sur les nuances de couleurs et de faire soft sur les détails. Elles préféreront donc un perfecto doublé d'un long cardigan (porté sur un slim gris éclairé d'un sac pointu) à une déferlante de studs et de piques, tout Gareth Pugh soient-ils...
Pour finir, celles qui possèdent une silhouette gracile pourront associer - en soirée - une paire de Docs à leurs petites robe Hervé Léger, tandis que les amoureuses du style Christopher Bailey marieront sans hésiter robe blanche, peau de mouton retournée et Docs marron...
Par Lise Huret, le 06 novembre 2009
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