Rien de tel pour lancer une tendance que de remettre au goût du jour un vêtement se trouvant déjà dans le dressing des fashionistas. Et qu'importe si ce dernier fut jusqu'à présent exclu de toute activité fashion, il n'en sera que plus plébiscité, les sentiments extrêmes et contradictoires se succédant rapidement au coeur de la fashion sphère.
Il serait donc temps de regarder différemment le gilet brodé d'une ribambelle de lamas offert par nos amis convertis au commerce équitable et de ressortir les tricots jusqu'ici réservés aux séjours à Chamonix. À en croire certains designers italiens, ces derniers auraient en effet un potentiel fashion à exploiter d'urgence...
Oui mais voilà, entre un défilé D&G où les mannequins arborèrent une dégaine sexy (à base de fines mousselines surmontées de gilets "étoile des neiges") et la dégaine de Rachel Bilson (qui s'est contentée de ressortir sa vieille laine péruvienne), le fossé est immense...
À vrai dire, le problème ne réside pas tant dans le choix du tricot en lui-même que dans son accessoirisation. Pour évoluer du statut de "fashion aberration" à celui de possible must have, ce genre de pièces aura besoin - pour transiter dignement de la malle au dressing - d'un minimum de réflexion de la part de celles qui décideront de suivre la tendance.
En effet, contrairement à ce que pourrait penser Rachel Bilson, même une tenue casual demande un tant soit peu d'équilibre esthétique, au risque de basculer dans le no look. Ainsi, si l'on peut effectivement réhabiliter le port du gilet à motifs enfantins ou montagnards, on s'appliquera à le mixer à des pièces l'introduisant au sein de sphères qui lui étaient jusqu'alors inconnues.
Il pourra alors accompagner une liquette olive et une paire de bottines Chloé, faire twister - une fois ceinturé - un total look denim ou encore réchauffer une petite robe sexy, l'idée étant de lui conférer un look up-to-date et non de le fondre dans une tenue lui rappelant son ancien statut de vêtement "non grata'"...
Merci pour ces conseils mode !