Avant d'être prisée de toute l'intelligentsia fashion internationale, Monika Jagaciak, aussi innocente soit-elle, fut au centre d'un scandale dont l'industrie du mannequinat se serait bien passé. Il est vrai que depuis quelque temps, le poids et l'âge des mannequins sont devenus deux sujets tabous, ceux-ci étant généralement fort éloignés de l'idée que se fait le commun des mortels d'un corps normal, sain ou décent. Conséquence directe de cet apparent laxisme, de plus en plus d'organisations refusent de voir des pré-adolescentes et des jeunes filles en sous-poids arpenter les podiums.
C'est ainsi qu'en 2008, alors qu'elle s'apprêtait à défiler à la fashion week de Sydney, Jac se vit soudain interdire l'accès au podium ; les organisateurs avaient fini par plier face à l'indignation générale suscitée par l'âge de la modèle. À seulement 14 ans, la très jeune femme devint la cible des journalistes australiens, qui semblaient cependant se réveiller un peu tard : cela faisait déjà plus d'un an que Monika Jac Jagaciak évoluait dans le milieu du mannequinat...
Monika est en effet très jeune lorsqu'elle décide de tenter sa chance - sur les conseils de sa soeur - lors d'un casting organisé dans un centre commercial non loin de chez elle. Son mètre 75 et ses traits fins lui valent d'être immédiatement repérée et de signer rapidement avec l'agence IMG.
En dépit de ses 13 ans, Monika reçoit la bénédiction de ses parents et commence à décrocher shootings - elle pose notamment en couverture de Jalouse, mais aussi pour le ELLE et le Harper's Bazaar singapouriens - et contrats, dont celui qui en fera en 2007 l'un des visages d'Hermès.
Consciente de son potentiel, l'agence IMG met tout en oeuvre pour faire connaître sa nouvelle recrue ; elle choisit notamment de lui donner le surnom "Jac", plus identifiable et bankable que "Monika Jagaciak"...
C'est alors que survient la polémique australienne, qui la tient temporairement à distance des podiums occidentaux. Il faut dire que si elle a incontestablement tapé dans l'oeil des casteurs, tous préfèrent éviter les scandales : Jac attendra donc ses 15 ans pour défiler lors de la fashion week de New York. En clôturant le show Calvin Klein, la belle devient alors officiellement une "new face" à suivre. Et ce même si elle ne fait que débuter, d'où quelques chutes malencontreuses...
Jac apparaît par la suite chez les maisons les plus en vues, de Marc by Marc Jacobs à Prada, en passant par Dolce & Gabbana. Après Milan, elle ne défilera cependant pas à Paris, la réglementation concernant l'âge des mannequins étant plus sévère en France que dans les autres pays.
Cela n'empêche pourtant pas la carrière de Jac de prendre son envol. En 2009, elle signe ainsi un contrat d'exclusivité avec Calvin Klein et pose pour Vogue Paris, Numéro, Vogue Italie ou encore W ; elle se fait également de plus en plus présente sur les podiums, à l'exception de ceux de la capitale française. En 2010, enfin - légalement - apte à défiler, elle irradie la fashion week parisienne (Givenchy, Valentino, Dior).
Et si Jac fait désormais partie des têtes d'affiche de la jeune garde du mannequinat, l'adolescente a néanmoins su garder un semblant de vie normale. Ainsi, une fois en Pologne dans sa ville natale, elle évite toute publicité superflue, laisse de côté "Jac" et redevient Monika, ne suit pas de régimes spéciaux - à l'exception d'un cocktail de vitamines qui lui évite d'être trop fatiguée - et étudie sereinement.
Sa jeunesse lui permet en outre de poser un regard enthousiaste sur tout ce que le mannequinat peut lui offrir. Elle révèle ainsi aimer devenir une autre sous l'objectif des photographes, être gourmande des rencontres avec les stylistes et les autres mannequins, mais aussi avoir adoré passer quelques jours avec sa mère en Malaisie pour les besoins d'un shooting...
Si tout devait s'arrêter, Jac se verrait bien suivre les pas de sa soeur en se spécialisant dans l'athlétisme. Or, à en juger par sa cote de popularité au sein du fashion system, cela n'est certainement pas près d'arriver...
Par Lise Huret, le 17 mai 2010
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Et je ne savais pas qu'elle avait commencé si tot !