Celle qui inspire Laurent et Arik Bitton a beau être une nymphette toute en jambes aux micro shorts amples et autres mini jupettes fragiles, elle n'en oublie pas pour autant de patiner sa dégaine d'une pièce forte (parfois roots, parfois simplement masculine), de manière à se dessiner une identité hybride bien plus cool que 100% girly.
Exit donc tout premier degré visant à envoyer un message simpliste, au coeur duquel volumes lilliputiens rimeraient avec tops affriolants. Chez Iro, on sent la volonté de magnifier les filles à la Eniko Mihalik - muse de la marque cette saison - en leur offrant des pièces inattendues mais complémentaires, susceptibles de composer la garde-robe idéale de la mannequin en backstage...
Le body un rien destroyed se révèle ainsi des plus adaptés pour accompagner un jean cigarette (que l'on porte court sur la cheville), tandis que les nombreux tops au coton douillettement loose n'ont pas leur pareil pour donner une dégaine tomboy aux pièces féminines. Quant aux shorts amples (tantôt army, tantôt casual), ils pourraient bien offrir une intéressante alternative aux mini-jupes de saison...
Cela dit, chez Iro, avant de se pencher sur les détails de la collection, c'est d'abord vers le produit phare de la griffe - le perfecto - que se focalise notre attention. Il faut dire que saison après saison, celui-ci parvient à se renouveler sans rien perdre de son ADN bankable...
Pour la rentrée, outre sa version shearling (dictée par les tendances du moment), c'est un perfecto au cuir complètement délavé qui attire le regard. Toujours à l'affût de nouvelles techniques susceptibles d'ennoblir leur produit star, les Bitton ont en effet eu l'idée de faire subir au cuir de leur blouson le traitement habituellement réservé au délavage du denim.
Si la démarche peut à première vue apparaître insolite, le résultat s'avère au final bluffant, le perfecto en ressortant patiné comme après dix années de bons et loyaux services fashion...
On note par ailleurs la présence de vestes masculines parfaitement coupées qui, à une époque où l'on prône le retour des pièces classiques, se révèlent suffisamment seyantes et intemporelles pour accompagner durablement la fashionista dans sa quête de style.
Au final, si l'on ne craquera pas forcément sur les denims destroyed (qui ont aujourd'hui fait leur temps), on a hâte d'aller se lover dans la cape en tricot - qui réchauffera avec à-propos la moindre de nos petites robes automnales - et de s'essayer au cuir délavé de ces néo perfectos...
Par Lise Huret, le 04 août 2010
Suivez-nous sur , et