Tom Ford - Collection printemps/été 2011

Après avoir soulevé l'intérêt de toute la sphère mode lors de la fashion week new-yorkaise, la - jusqu'ici mystérieuse - collection Tom Ford se dévoile enfin dans les pages de Vogue. Avec la maestria qui le caractérise, le designer y célèbre son come-back en révélant un vestiaire so seventies à l'élégance audacieuse...

Après une ligne de parfums, de lunettes, de vêtements masculins et un film ("A Single Man"), celui qui émoustilla joyeusement la fashion sphère en transgressant les codes chez Gucci puis qui réduisit les modeuses à l'état de groupies en officiant chez YSL a fini par retrouver le chemin du prêt-à-porter féminin.

Cela dit, pas question pour Tom Ford de renouer avec la folie Gucci, où l'ultra tendance baigné de provoc' servait de fil rouge à la création. À l'heure où le rythme effréné du turn-over de la mode commence dangereusement à se mordre la queue, Ford remet au goût du jour le mystère en dénonçant le système du "tout, tout de suite".

Il est ainsi pour lui hors de question de voir sa collection galvaudée trop rapidement, entre visionnages sur Style.com dès le lendemain du défilé et copies tous azimuts par les géants de la fast fashion. Afin que ses clientes aient la joie de découvrir en boutique des pièces qu'elles n'auront vues ni sur telle ou telle starlette, ni au coeur de tous les glossy à la mode, Ford avait donc pris soin de garder sa collection secrète, prévoyant de distiller avec parcimonie les apparitions de celle-ci.

Deux mois après la présentation dans une ambiance rétro devant une centaine de rédactrices de mode triées sur le volet, c'est finalement au sein de Vogue que Tom Ford a choisi de présenter les premières images de sa collection.

Or, si son modus operandi fleure bon la mode d'antan avec tout ce qu'elle avait de plus désirable, c'est avant tout sa vision de la femme qui rend aujourd'hui Tom Ford incontournable. Délaissant les top modèles au profit de son propre panthéon de muses, le créateur célèbre en effet l'individualité, n'hésitant pas à faire défiler Lauren Hutton, Lou Doillon, Julianne Moore ou encore Beyoncé...

Quant à la collection en elle-même, celle-ci s'impose comme un condensé de ce que Tom Ford sait faire de mieux : mettre la femme en valeur par le biais de toilettes aux détails admirablement pensés, à l'ironie à fleur de peau, au caractère fort et à la sensualité vibrante.

Entre qualité, élitisme, excellence, énigmatisme et glamour extrême, Tom Ford pourrait bien avoir trouvé la recette fashion du 21e siècle, seule susceptible de transformer à nouveau la mode en sujet de fantasme...

La collection sera disponible en février dans les boutiques Tom Ford

PS : Si Tom Ford change sa stratégie de communication, il n'en tourne pas pour autant le dos à ses anciens collaborateurs. Il prendra ainsi les rênes du Vogue Paris de décembre/janvier, où il apparaîtra d'ailleurs en couverture.