Loose mais pointu, désinvolte mais étudié, flou mais structuré, plat mais néanmoins sexy... telles sont les équations qu'Olivier Theyskens se met au défi de résoudre à chacun de ses défilés pour la griffe Theory. Depuis quelques mois, ce n'est ainsi rien de moins que le vestiaire idéal de la fashion-trotteuse du 21e siècle que le jeune Belge nouvellement new-yorkais a entrepris de composer. Libre, sophistiquée, évanescente et finement rock, la Theyskens' girl semble être à 2011 ce que la fille Balenciaga fut à 2007 et celle de Balmain à 2009, à savoir une créature se fondant parfaitement dans l'air du temps.
Chaque passage du défilé croisière résonne en effet comme une hallucinante évidence. De cette jeune bikeuse smart en jean boyfriend justement coupé, perfecto en cuir (dont le dos taillé en U lui offre la souplesse d'un cardigan), boots tomboy et mini sac chanelien à cette néo classic girl en pull-over col rond bleu nuit, escarpins compensés et pantalon fluide (dont les graphismes s'inspirent de l'oeuvre du peintre James Ensor) en passant par cette demoiselle preppy en savant et moderne camaïeu de rose, nombreuses sont les silhouettes à dégager une douce assurance matinée de nonchalance chic.
Il faut dire qu'entre les vestes du show (bénéficiant d'une parfaite science de la coupe), les savants mix and match d'accessoires edgy et de mousseline boho et cette pléthore de pièces faussement casual, l'opus Resort de Theyskens' Theory n'est pas loin du sans fautes. À la fois humble et 100% portable, le vestiaire imaginé par celui qui nous enthousiasma à maintes reprises chez Nina Ricci est donc à consommer sans modération...
Par Lise Huret, le 16 juin 2011
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