Petit homme au sourire malicieux et au génie immense, Azzedine Alaïa s'est toujours efforcé de se tenir à distance des cadences infernales imposées par le petit monde de la mode. Rejetant la course aux parutions dans les magazines, le turn-over incessant des collections et le marketing tous azimuts, celui qui vient de refuser successivement poste de DA chez Dior et Légion d'honneur préfère ainsi tracer son chemin à l'abri des règles tacites du secteur dans lequel il officie, avec pour seule ambition celle de sublimer les femmes.
Et si en faisant fi des codes bien huilés du milieu, Azzedine Alaïa se ferma - en partie - les portes de la presse mode, cela ne l'a nullement empêché de continuer à concevoir un vestiaire aussi affolant qu'innovant. Vestiaire que les plus belles femmes du monde n'ont jamais cessé de plébisciter...
Dans ce contexte, le défilé du 7 juillet ne pouvait que créer l'événement. Présenté au sein du studio-atelier-showroom du créateur, celui-ci ne dérogea pas à la politique intimiste du maître des lieux : ici, point de nuée de photographes ou de myriade de "it" girls ; chez Alaïa, l'atmosphère se veut presque familiale.
Sur le podium, tous les points forts ayant construit la légende du septuagénaire furent au rendez-vous : taille étranglée, zip séducteur, coupes infiniment précises, sophistication épurée, matières découpées au laser, fourrure aérienne et cuir lustré imprimé reptile. De quoi éblouir les Suzy Menkes, Sofia Coppola et autres Kayne West, qui lui offrirent en retour dix minutes de standing ovation...
On notera enfin l'absence notoire de la totalité du staff du Vogue US, privé de show à la fois par Anna Wintour - qui n'a pas dû apprécier les récentes critiques d'Alaïa à son encontre - et par un Azzedine Alaïa excédé par le quasi boycott de sa marque au sein du prestigieux magazine américain...
Par Lise Huret, le 08 juillet 2011
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