Les robes Valentino

À la fois néo pudiques et poétiques, les robes de princesse chaste imaginées par Maria Grazia Chiuri et Pier Paolo Piccioli affolent les jeunes actrices. De quoi offrir un joli coup de projecteur à la maison Valentino...

Valentino a beau toujours rimer dans les esprits avec glamour ravageur, rouge carmin et faste hollywoodien, l'ADN de la griffe italienne n'en a pas moins drastiquement muté depuis la prise de fonction en 2007 du duo Maria Grazia Chiuri/Pier Paolo Piccioli à la tête de sa direction artistique. Oublié le temps où les collections Valentino, alors destinées à habiller toute la jet-set, oscillaient entre flamboyance baroque et chic Riviera : sous la houlette de ceux qui dirigèrent pendant plusieurs années sa section accessoires, la maison romaine privilégie aujourd'hui une grammaire plus aérienne, semblant s'inspirer des peintures de John Singer Sargent. Qu'elles soient couture ou prêt-à-porter, les créations Valentino puisent ainsi désormais leur inspiration aussi bien au sein de l'esthétique 16e qu'au coeur des archives de Valentino Garavani. Une nouvelle alchimie qui leur permet de développer une séduction inattendue et une tournure délicatement brumeuse. Après des années de bling-bling et de sexyness outrancière, ce changement radical d'orientation n'aura pas tardé à charmer les jeunes femmes à la recherche de pièces aussi féminines qu'aériennes. Délaissant les micro robes Balmain, les actrices - de Lily Collins à Keira Knightley en passant par Fan Bingbing - sont ainsi nombreuses à succomber au romantisme éthéré des longues robes Valentino, seules capables de faire écho à leurs rêves de petite fille. Raffinées à l'extrême, dessinant une silhouette tout en subtilité, ne dévoilant rien mais donnant beaucoup à imaginer, les créations de Maria Grazia Chiuri et Pier Paolo Piccioli visent il est vrai on ne peut plus juste en offrant à celles-ci une subtile alternative au glamour "show off" des tapis rouges. On note enfin que si la poésie discrète et la délicatesse primesautière des néo-toilettes Valentino n'ont pas leur pareil pour magnifier les jeunes pousses d'Hollywood, il n'en va malheureusement pas de même pour les femmes mûres (Sarah Jessica Parker en fit d'ailleurs l'amère expérience lors du dernier bal du Met). Contre toute attente, les robes longuissimes aux détails victoriens et aux jupons arachnéens du duo italien posséderaient donc un défaut : celui d'être exclusivement réservées aux moins de 30 ans...