Gaia Repossi

Artiste à part entière, cible de choix des street-stylers, mais aussi et surtout directrice artistique de la maison de joaillerie du même nom, Gaia Repossi peut se targuer - du haut de ses 26 ans - d'être parvenue à faire entrer de plain-pied Repossi au sein du 21e siècle...

Passionnée de peinture et d'histoire, Gaia Repossi n'imaginait pas prendre un jour les rênes de la maison familiale fondée en 1920 par son grand-père Gian Pietro Repossi. Après des études de peinture aux Beaux-Arts de Paris, la jeune femme n'hésite ainsi pas à s'orienter vers un master d'archéologie à la Sorbonne.

Oui mais voilà, lorsqu'elle prend conscience en 2007 que l'entreprise de son père peine à rester en phase avec l'air du temps, la belle décide de venir lui prêter main-forte, avec pour ambition de rénover l'image de la marque. Un premier pas qui la conduira quelques mois plus tard à la tête de la direction artistique de la griffe... Riche de sa connaissance des peuples anciens, mais aussi de sa vision moderne du bijou, Gaia lance alors une première collection en collaboration avec son amie d'enfance Eugenie Niarchos. C'est un succès : sa manière décomplexée de mettre or blanc, diamants et argent au service de formes tribales séduit tous azimuts, des acheteurs de chez Colette aux socialites en passant par les rédactrices de mode.

Il est vrai qu'en puisant son inspiration aussi bien chez les femmes indiennes, peules ou congolaises qu'au coeur de certains patrimoines oubliés, Gaia Repossi offre à ses bijoux une fascinante densité... Entre références ethniques, épure visionnaire et savoir-faire d'exception (le chef d'atelier n'a pas changé depuis les débuts de son père en 1974), les collections Maure, Nerée ou Serpent font ainsi couler un véritable élixir de jouvence dans les veines de la maison italienne (il n'est d'ailleurs pas rare aujourd'hui de voir des jeunes créateurs tels qu'Alexander Wang et Joseph Altuzarra confier la partie joaillerie de leur collection à l'imagination de Gaia).

Sans parler des fameuses boucles d'oreille "piercing" (collection Berbère 2011), dont l'allure ethno/rock/luxe fit littéralement pâlir d'envie la fashion sphère. On note au passage que si Gaia possède une tête bien pleine, son visage gracieusement volontaire, sa silhouette de sylphide et son allure finement androgyne ne manquent pas non plus d'intérêt. Inspiré de sa mère, son style faussement classique lui vaut ainsi d'attirer régulièrement l'attention des Tommy Ton et consorts.

Il faut dire qu'entre intemporels détournés, pièces issues des griffes les plus en vogue (Céline, Givenchy...), collection de derbies et robes vintages, celle qui cite parmi ses icônes de mode Annie Hall et Veruschka est peu à peu parvenue à se créer un look à l'image de ses bijoux : élégant, authentique, moderne, juste, et jamais too much...