Entre clin d'oeil à Frankeinstein, détournement de l'habit monacal et coloris sucrés pour demoiselle de bonne famille, Christopher Kane nous offre une collection estivale particulièrement intrigante, où expérimentations stylistiques et détails classiques se télescopent...
L'inspiration majeure de la dernière collection printemps/été de Christopher Kane a beau être l'effrayant Frankenstein, difficile d'y trouver de quoi apeurer les fashionistas.
Car si le créateur y convoque bel et bien l'esprit du héros de Mary Shelley, ce n'est que pour reprendre le gimmick des vis et boulons sortant du cou de ce dernier, afin de les transformer en attaches translucides susceptibles de venir plisser le haut des encolures-bretelles, cintrer les empiècements chasuble et maintenir les panneaux de crêpe.
À cette influence revendiquée s'ajoutent emprunts à l'esthétique Audrey Hepburn, jeux de bandes de tissus - dont l'ergonomie n'est pas sans rappeler les étoles catholiques et autres habits des congrégations religieuses - et palette de teintes sirupeuses. Un ADN fort sage sur le papier, qui n'en perd pas moins toute sa candeur une fois passé au filtre facétieux de l'imagination de mister Kane.
C'est ainsi que les coquettes robes pastel se dévergondent au contact de moult ajours dévoilant subtilement l'épiderme, que les toilettes austères osent les fentes impudiques et que les tailleurs et autres ensembles mémérisant tentent la transparence.
Et si les effets matières évoquant la technique du sucre filé donnent ici naissance à des toilettes aussi chics que futuristes, certaines expérimentations du designer écossais n'en tombent pas moins à plat. On pense notamment à ce motif ruban un brin trop premier degré, aux maxi noeuds pas toujours bien utilisés, mais aussi et surtout à ces bouts de scotchs noirs barrant maladroitement dentelles et mousselines.
Des modèles que les achetereurs n'hésiteront certainement pas à bouder au profit des blousons de motard en cuir gaufré, tee-shirts à l'effigie de Frankenstein et autres audacieuses micro robes de cocktails...
Par Lise Huret, le 17 septembre 2012
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8 commentaires
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LisaT •Il y a 12 ans
A mon avis l'effet maladroit du scotch est volontaire... Et plutot réussi. Une collection très cohérente avec les défilés précédents.
Quel délice! Enfin quelque chose d'intéressant. Un VRAI point de vue et pas de pâles copies de Balenciaga-Celine-Tom Ford-Helmut Lang ou de designers brésiliens pas très connus....comme à NYC.
Enfin de la créativité et surtout de l'individualité!
C'est très pointu mais ça reste relativement portable. Les silhouettes et les couleurs sont justes parfaites. Tout à l'air si fragile mais structuré à la fois.
J'aime beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup!
Quand on voit ça, Proenza Schouler et les autres Wang passent vraiment pour des imposteurs.
Pour moi, ce n'est pas renversant, il manque un brin d'audace, en effet, une forte audace pas des bouts de scotchs par-ci, par-là! A la saison prochaine !
Comme à chaque fois avec Christopher Kane j'ai du mal à accrocher au début et puis plus je regarde la collection plus j'apprécie...
Les robes rose pâle avec des petites "ceintures" à noeuds sont craquantes !
Je remarque quand même que ça ressemble à du Givenchy... Toutefois ça reste vraiment réussi, ça reste innovant et attrayant à regarder. Vraiment très bonne collection !