Dès les premiers passages, on comprend cependant que de sobriété il n'est ici point question : pour célébrer son grand retour dans l'arène de la critique journalistique, Tom Ford a choisi de miser sur une étourdissante démesure, sous la forme d'un véritable kaléidoscope d'influences. C'est ainsi que les motifs zigzag d'une tunique perlée se mêlent à une jupe à l'imprimé poulain rebrodé de larges fleurs, que les bottes ultra hautes se parent de motifs géométriques, que des "bang !" version BD recouvrent jupes en dentelle noire et robes du soir, que l'imprimé léopard télescope le tacheté vachette, que certaines pièces baignent au sein d'hypnotisants motifs op'art, que les fourrures se traitent en mode manga et que les paillettes recouvrent moult bombers zippés.
Et si une fois extraites de ce magma tribal-eighties-arty, certaines pièces valent incontestablement le détour (on pense notamment aux robes noir et blanc qui feront des merveilles sur les tapis rouges), c'est finalement à un show plus brouillon que séduisant que l'on se retrouve ici confronté. Comme si Tom Ford avait voulu davantage aveugler qu'émerveiller une assistance qu'il savait prête à en découdre après avoir été snobée plusieurs saisons durant... Espérons dès lors qu'après avoir "exacerbé au maximum ses créations" (afin de leur permettre de truster plus facilement les pages des magazines), Tom Ford aura la présence d'esprit de penser un peu moins aux photographes, et un peu plus aux femmes qu'il est sensé habiller...
Par Lise Huret, le 19 février 2013
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Très bonne critique.