Une réaction peu étonnante au vu du discours de certaines directrices de casting, pour qui les "fesses des Noires ne seraient pas adaptées aux coupes des vêtements", lorsqu'elles ne déclarent pas que "le nez négroïde, ce n'est pas toujours joli en photo"...
Dernière polémique en date : le témoignage de Jourdan Dunn au sein du magazine The Edit (Net-a-Porter), où l'on apprend que la jeune mannequin britannique fut très vite confrontée à de nombreuses formes de discrimination, de la maquilleuse refusant de la s'occuper d'elle (parce qu'elle était noire et qu'elle-même était blanche) au directeur de casting la renvoyant chez elle sous prétexte que "le client avait déjà trop de filles noires". Et si à la présence de Liya Kedebe parmi les égéries l'Oréal Paris et l'apparition de Jourdan Dunn au sein d'une récente campagne Yves Saint Laurent sont autant de signes porteurs d'espoir, la frilosité du monde de la mode envers les mannequins de couleur n'en demeure pas moins particulièrement dérangeante au quotidien.
On pense notamment à la série mode "African Queen" du Numero de mars (qui préféra peindre une mannequin blanche en marron plutôt que de caster une fille noire), à l'éclaircissement quasi systématique de la peau des modèles noirs via Photoshop, à la quasi-absence de mannequins noires sur les podiums (6% contre 82% de mannequins blanches lors de la dernière fashion week de New York) ou encore à Steven Meisel, qui voit régulièrement son casting "éclairci" par ses clients, sous prétexte que "les filles noires ne font pas vendre". Sans parler de la maison Chanel, qui omet de distribuer en France les nuances pour carnation noires et métissées de son fond de teint "Perfection Lumière"...
Par Lise Huret, le 26 mars 2013
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