Loin d'être en reste, le secteur de l'habillement se montre également très prometteur. On pense notamment aux sous-vêtements conçus à base de Cosyflex (un tissu étirable et biodégradable imprimé à partir d'élastomères et de filaments de coton), aux chaussures de sport imaginées par Nike (qui après nous avoir proposé de customiser nos baskets via son site NIKEiD se lance désormais dans l'impression 3D) ou encore à la robe en nylon de Dita Von Teese (première robe intégralement sortie d'une imprimante 3D). Fondée en 2007, la société Shapeways est notamment connue pour avoir mis au point le Nylon 12, un matériau blanc, résistant et flexible, capable de se plier sans se casser quand il est imprimé en faible épaisseur (la limite étant pour le moment fixée à 0.7 mm). Sa principale application est pour le moment un bikini entièrement imprimé en 3D (d'ores et déjà en vente sur l'e-shop de la marque).
À l'origine de la robe imprimée en 3D que Lady Gaga arbora le 10 novembre dernier à l'occasion du lancement de son dernier album, la société Materialise a de son côté mis au point le TPU-92A-1, une matière élastique ultra légère conçue spécialement pour l'industrie de la mode et utilisée en janvier dernier sur le défilé Haute Couture d'Iris Van Herpen. Artiste plasticienne s'inspirant de la nature pour donner vie à des créations sculpturales défiant les lois de la physique, cette dernière présenta ainsi deux robes à la délicatesse futuriste n'ayant pas grand-chose à envier aux techniques traditionnelles de tissage.
Les avantages de l'impression 3D
Peu importe la complexité de la pièce à fabriquer : le prix ne dépend que de la quantité de matière utilisée.
Les pièces sont produites à la demande, il n'y a donc aucun invendu (un point crucial pour les petits créateurs qui veulent se lancer).
Une même machine peut créer quasi toutes les formes possibles et aucun réglage n'est nécessaire entre deux impressions de pièces différentes.
Pas de perte de matière et possibilité d'utiliser des matériaux recyclés.
Possibilité de produire des pièces complexes, qui seraient impossibles à créer autrement (voir ici et là).
La production peut se faire localement, au sein de mini usines d'impression 3D. Avec à la clé une relocalisation des emplois ainsi qu'une réduction considérable de la pollution due aux transports.
Aucun surcoût dû à la personnalisation des pièces (couleurs, formes, dimensions, etc.).
Ce que le futur nous réserve
Dans un premier temps, la conception via internet de pièces 100% personnalisées - à l'instar de ce qui se fait déjà chez Shapeways - devrait se démocratiser. Les plus créatifs dessineront eux-mêmes leurs pièces, tandis que les autres se contenteront de reprendre des modèles prédéfinis et d'en modifier les principaux paramètres (taille, couleurs, etc).
Puis, à l'instar des ordinateurs, lave-vaisselles et autres fours à micro-ondes, les imprimantes 3D devraient peu à peu s'imposer au sein de nos foyers. Leur prix aura alors considérablement baissé, tandis que leur précision et le spectre des matériaux utilisables auront augmenté. Il nous suffira alors d'acheter sur internet le patron de telle ou telle petite robe (ou de la créer nous-mêmes via un logiciel), de scanner notre corps en 3D (afin que ladite robe puisse s'adapter parfaitement à notre morphologie), puis de lancer l'impression pour obtenir en quelques minutes la pièce désirée.
Dans l'hypothèse où ce scénario se réaliserait, le monde de la mode se verrait évidemment totalement bouleversé : fin des usines textiles à bas coûts salariaux, des e-shops et des boutiques "en dur" et explosion du métier de modéliste, qui deviendrait plus que jamais stratégique. D'ici 2030, des marques telles que Zara ou H&M pourraient ainsi finir par abandonner la production et se focaliser uniquement sur l'élaboration de patrons, qu'elles vendraient ensuite sur internet. À suivre...
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